Ce n’était plus tenable, boulevard Pasteur. Le Centre hospitalier de Sambre-Avesnois, bâti dans les années 1950, s’est agrandi à coup d’extensions. Chacune d’elles a fait perdre de la fluidité dans l’organisation du travail et est devenue vétuste. En 2015, le Comité interministériel de performance et de modernisation de l’offre de soins a donc autorisé la construction d’un nouveau centre hospitalier.

Après trois ans et demi de travaux, il est là rue Simone-Veil, à Maubeuge. Soit 33 000 m² que l’agence Brunet Saunier Architecture a pensé rectangulaires, pratiques, confortables. Elle a apporté un soin tout particulier à la luminosité, aux couleurs, à la gestion du bruit et à l’ergonomie, pour améliorer le quotidien des patients et du personnel soignant. Un millier des 1 600 agents hospitaliers vont en effet y travailler.

Le Centre hospitalier de Sambre-Avesnois, renommé Centre hospitalier de Maubeuge lors du déménagement des services, est construit pour durer dans le temps. Il va au-delà des normes environnementales RT2012. Il consomme 20% de moins d’eau et d’énergie que ce que demande cette certification. Il est également conçu pour que ses espaces et volumes puissent évoluer selon les besoins de l’hôpital.

80% de chambres individuelles

«Il y a 274 lits dans le nouveau bâtiment, détaille Eric Girardier, directeur du Centre hospitalier de Maubeuge. C’est un tout petit peu moins que sur le site du boulevard Pasteur où il y avait 289 lits.» Cette diminution permet d’accroître l’Unité d’hospitalisation de courte durée rattachée aux Urgences. «Ce qu’il faut savoir, ajoute Eric Girardier, c’est que 80% des chambres sont individuelles ici. En cas de besoin, nous pourrons ouvrir 34 lits de plus que ce que nous avions boulevard Pasteur.»

L'an dernier, 59 000 personnes ont eu recours aux Urgences de Maubeuge ; 38 550 patients ont été hospitalisés ; 113 000 consultations externes ont été effectuées et 1 319 bébés y sont nés. Trois cents de plus qu'en 2019.

Le nouveau centre hospitalier comprend, pour les soigner, cinq blocs opératoires, quatre salles de travail obstétrical, quatorze lits de néonatalogie, douze de pédiatrie, quatre de soins continus pédiatriques, des soins intensifs, mais aussi un laboratoire, une pharmacie centrale, une zone de stérilisation. 

Bouygues bâtiment Nord-Est réalise les finitions de l’espace de dialyse qui pourra accueillir 40 personnes en même temps. Le service, en attendant son installation sur le nouveau site au début de l’année 2022, reste dans les anciens locaux boulevard Pasteur, comme les services administratifs et le cabinet dentaire. Ce dernier doit être transféré à terme dans l’ancienne école du Faubourg-Saint-Quentin.

De nouveaux services et des équipements de pointe

Le Centre hospitalier de Maubeuge possède désormais un service de médecine nucléaire. Deux gamma-caméras et un TEP scan lui permettront d’accélérer les diagnostics. «Nous sommes également plus modernes en termes de plateaux techniques, précise Eric Girardier. Nous avons un service de biologie à la pointe, une imagerie avec scanner et IRM.»

Le service de radiologie est renforcé ; le système informatique, amélioré. Le bâtiment est par exemple entièrement câblé en fibre optique. Une hélistation est installée au sommet de l’hôpital. Il fallait jusqu’alors avoir recours au stade Léo-Lagrange ou à l’aérodrome de la Salmagne. La construction et l’équipement du centre hospitalier ont coûté 115 millions d’euros, financés à 75% par l’hôpital et 25% par l’Agence régionale de santé.

La modernisation du Centre hospitalier de Maubeuge est d’autant plus importante que l’Avesnois est l’arrondissement du Hainaut qui souffre le plus fortement de la désertification médicale. En début d’année, il ne restait plus que 144 généralistes pour prendre soin des 231 542 habitants de Sambre-Avesnois.