Agriculture

Mathieu Cavillon, un exploitant en pleine mutation

L'agriculture est en pleine mutation et les agriculteurs doivent se réinventer et s'adapter. Mathieu Cavillon, installé dans le Ponthieu, à Ailly le Haut Clocher, est un des exemples d'exploitants passionnés qui voient pourtant leur monde changer. Témoignage.


Mathieu Cavillon a aussi entamé une démarche écoresponsable.
Mathieu Cavillon a aussi entamé une démarche écoresponsable.

Mathieu Cavillon, 47 ans, sixième génération d’agriculteurs éleveurs est installé dans le Ponthieu, à Ailly le Haut Clocher. Compagnon, et père de deux enfants qu’il a eus avec Rebecca Schniebs, fille d'agriculteurs, il est installé dans la ferme familiale de 120 hectares, dont 35 de pâtures. Titulaire d'un bac agricole, sa vocation était tracée. Mais avant de devenir agriculteur et travailler à la ferme, il a commencé en tant que groom dans un centre équestre, puis comme moniteur... jusqu'à devenir cavalier professionnel et être quatre fois champion de France de saut d’obstacles.

En 2009, il prend un nouveau virage en revenant à son premier amour et se lance dans l'agriculture. Il reprend alors la moitié de l’exploitation familiale, son père étant encore en activité, et, depuis 2015, il a repris la totalité. Si une génération sur deux a élevé jusqu’à 250 vaches laitières et leurs veaux et des moutons, Mathieu Cavillon a poursuivi le travail fait depuis des générations. Aujourd'hui, l'exploitant élève des vaches allaitantes, mais il va progressivement arrêter pour des raisons économiques et, agrandir son élevage de moutons, finalement par obligation. « L’augmentation du gasoil, des engrais, des frais vétérinaires m’obligent à le faire. En plus, l’élevage de bovins ne répond plus aux attentes sociétales. Mon fils de 15 ans passionné reprendra l’élevage de moutons après ses études. »

Une démarche écoresponsable

Mathieu Cavillon a aussi entamé une démarche écoresponsable. Il est également cultivateur pour nourrir ses vaches Charolaises. Ce circuit court lui permet de maîtriser entièrement son travail : cette démarche lui évite d’acheter des aliments pour le bétail, utilise des produits naturels - bons pour la santé des animaux - et, in fine, est économique.

Il est aussi un agriculteur de conservation des sols : « Je ne les travaille plus. Je fais du semis direct, c’est-à-dire que je ne laboure plus du tout. Je cultive aussi du blé, du colza, du lin que je vends pour faire du textile, des petits pois pour Bonduelle, et du maïs pour le méthaniseur de Flixecourt. L’an prochain, je vais cultiver du chanvre. » Pour l’avenir, il espère voir ses récoltes mieux rémunérées, et réfléchit à de nouvelles cultures.