Martinique: interdiction partielle de manifester dans quatre communes dont Fort-de-France
Le préfet de la Martinique a décrété vendredi l'interdiction des "manifestations, attroupements et autres rassemblements revendicatifs" à Fort-de-France et dans trois autres communes de l'île jusqu'à lundi matin, après plusieurs nuits de violences urbaines, dans...
Le préfet de la Martinique a décrété vendredi l'interdiction des "manifestations, attroupements et autres rassemblements revendicatifs" à Fort-de-France et dans trois autres communes de l'île jusqu'à lundi matin, après plusieurs nuits de violences urbaines, dans un contexte de mobilisation contre la vie chère.
"Sauf dérogation expresse accordée par les sous-préfets d'arrondissements, les manifestations, attroupements et autres rassemblements revendicatifs sont interdits sur la voie publique et les voies privées ouvertes à la circulation du public", dispose l'arrêté signé par le préfet Jean-Christophe Bouvier.
Cette interdiction concerne les communes de Fort-de-France, du Lamentin, de Ducos et du Robert. Elle court jusqu'à lundi 08H00 locales, est-il encore indiqué dans cet arrêté.
Depuis mercredi soir, certains quartiers de Fort-de-France - chef-lieu de cette île française des Caraïbes qui compte quelque 350.000 habitants - et du Lamentin, une commune limitrophe, sont soumis à un couvre-feu, de 21H00 à 05H00, jusqu'à lundi.
La huitième Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS), une unité d'élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines créée en 2021, va par ailleurs partir samedi soir en Martinique, a appris l'AFP de source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV.
Elle avait notamment été déployée en avril 2023 à Mayotte pour renforcer les effectifs de l'opération de sécurisation de Mayotte, baptisée "Wuambushu".
Malgré le couvre-feu partiel, la nuit de jeudi à vendredi a de nouveau été "agitée" en Martinique, a précisé la préfecture, évoquant trois barrages "érigés et enflammés au Lamentin" et huit dans le sud de l'île. Quatre personnes ont été interpellées.
Les tensions, qui sont vives depuis plusieurs jours, s'inscrivent dans un contexte de mouvement contre la vie chère lancé début septembre en Martinique.
Pour justifier l'interdiction de manifestation, le représentant de l'Etat en Martinique, a invoqué, dans un commmuniqué, une mesure destinée à "faire cesser les violences et dégradations commises en réunion, mais aussi les nombreuses entraves à la vie quotidienne et à la liberté de circuler qui pénalisent l'ensemble de la population, notamment pendant le week-end".
Toutefois, "les manifestations revendicatives régulièrement déclarées auprès des autorités compétentes continueront de pouvoir se dérouler", a ajouté la préfecture.
Elle a également annoncé l'organisation, "dans les prochains jours" d'une nouvelle table ronde sur le thème de la vie chère avec l'ensemble des acteurs, "élus, pouvoirs publics, acteurs économiques et associatifs", sans donner de date précise.
En Martinique, d'après une étude de l'Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40% plus élevés que dans l'Hexagone.
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