Martine Deneuville : «Créer mon entreprise était la meilleure solution»

Souhaitant redynamiser le centre-ville, la commune de Bruay-la-Buissière a voulu expérimenter la boutique à l’essai. La Ville a fédéré autour de cette idée la plateforme Artois initiative, une banque, une assurance, les chambres consulaires, l’OFCAS (Office du commerce, de l’artisanat et des services). Le concept est né en 2013 à Noyon, dans l’Oise. Son objectif est simple : par ce biais, un porteur de projet peut tester pendant six mois son idée de commerce dans un local d’environ 60 m², idéalement situé en centre-ville, contre un loyer modéré. Une cellule commerciale avait clairement été identifiée dans la rue Cadot, artère principale de la cité artésienne. Des travaux ont été entrepris et un appel à candidatures a été lancé… Quelques mois plus tard, le comité a retenu le dossier de Martine Deneuville qui souhaitait créer une boutique de lingerie. «Plaisir pour soi» a ouvert ses portes le 9 avril. Pour Martine Deneuville, il s’agit d’une première expérience de création d’activité : «En fin d’année dernière, le magasin où j’étais employée, à deux pas d’ici, a fermé ses portes. J’ai  travaillé durant 16 ans dans la vente et pendant 22 ans en confection. J’ai mis mes diverses expériences à profit pour lancer ma propre activité. À 55 ans, il s’agissait de la meilleure façon de rebondir. Quand je suis passé devant la vitrine de la boutique à l’essai, je me suis dit pourquoi pas ?», explique-t-elle.

Un magasin «cocooning»

L’idée du magasin lui est venu presque spontanément. «Une enseigne de ce type, qui fonctionnait bien, a dû fermer il y a quelques mois, suite à un décès. J’ai sondé les gens et il y avait une demande à combler», confie la dynamique Martine Deneuville. Elle a été suivie par Artois initiative et a rencontré les fournisseurs sur le Salon de la lingerie de Paris en amont. Parallèlement, le local a subi des aménagements : «Je savais ce que je voulais. Je souhaitais développer un lieu agréable où les messieurs attendraient tranquillement leur dame.» Il a fallu aussi dénicher du mobilier et notamment des portants. À ce sujet, la créatrice de «Plaisir pour soi» livre volontiers une anecdote… «J’ai pu racheter quelques éléments de la boutique où j’étais employée auparavant. Il y avait une vente aux enchères, j’ai expliqué ma situation à tous les acheteurs présents et les gens m’ont gentiment laissé acquérir ce que je souhaitais. Cette solidarité m’a fait chaud au cœur.» L’initiatrice de «Plaisir de soi» proposera divers services comme la retouche et sans doute la livraison de commandes. En matière de communication, Martine Deneuville a saisi l’importance des réseaux sociaux et la page Facebook est déjà en ligne.