Solidarité
Marle : des cafés suspendus à l’estaminet L’affaire Lucie K
À Marle, l’estaminet L’affaire Lucie K propose à ses clients de boire un café et d’en payer deux. Le second est offert à une personne en difficulté.
« Un jour, un client m’a demandé spontanément deux cafés en me proposant d’en offrir un, plus tard, à une personne en difficulté », explique Benoît Schmerber, à la tête de l'Affaire Lucie K, depuis six mois. C’est le principe des cafés suspendus, une tradition napolitaine qui se développe en France depuis plusieurs années. « Dès notre installation avec mon épouse, j’avais l’idée de mettre en place cette initiative, je me suis dit que c’était le moment » réagit le gérant dont l’estaminet s’inscrit dans une économie sociale et solidaire.
Lancée fin juin, les clients de l’établissement basé à Marle, ont déjà commencé à adopter la pratique. « Nous avons cinq à six cafés suspendus par semaine », se réjouit le cafetier qui affiche le nombre du jour sur une petite ardoise. Pour l’instant, les demandes pour en bénéficier ne sont pas spontanées. En zone rurale, la commune ne compte pas de personnes sans domicile fixe. Et celles en situation précaire sont pudiques sur leur situation.
Alors c’est Benoît et Isabelle Schmerber qui proposent pour l’instant ces boissons gratuites. Avec parfois quelques surprises. « Nous avions pensé à des clients, mais ce sont eux qui ont payé des cafés solidaires ! » Une situation qui ne l’étonne pas. « Vous savez, les personnes les plus attentives aux autres sont souvent confrontées aux mêmes problèmes directement ou indirectement. » À l’avenir, le cafetier pourrait se mettre à proposer des sandwichs suspendus. La réflexion est lancée.