Luxe

Marbella Paris façonne l’élégance à la française à Sailly-Laurette

Créé en 2012 à Sailly-Laurette dans l’ancien restaurant familial, l’atelier Marbella Paris conçoit et fabrique des ornements de peau élégants et inédits pour les griffes maisons – M Paris et Marbella Paris - mais aussi pour le compte de géants du luxe comme Dior, Chanel ou encore Sephora.

L’atelier Marbella est installé dans l’ancien restaurant familial à Sailly Laurette. ©Aletheia Press/ DLP
L’atelier Marbella est installé dans l’ancien restaurant familial à Sailly Laurette. ©Aletheia Press/ DLP

« Un jour un journaliste m’a demandé si le fait d’avoir un atelier à Sailly-Laurette n’était pas une curiosité pour une marque de luxe. Cela m’a fait beaucoup réfléchir et j’ai eu envie d’ouvrir les lieux au grand public pour montrer que l’on pouvait faire des choses d’exception même en pleine campagne. » Adeline Moniez, fondatrice de Marbella Paris défend pleinement son implantation picarde.

Un acte de transparence, à l'heure où le made in France a le vent en poupe, mais qui réserve parfois des surprises... « Les visites permettent de montrer que tout est fait ici », explique-t'elle. En lien avec l’office de tourisme du Val de Somme mais aussi Somme Tourisme, l’atelier de Sailly-Laurette a pour habitude d’accueillir des visiteurs entre avril et septembre. « Cela augmente chaque année. Je pense que l’on pourrait aujourd’hui proposer une visite par semaine mais cela demande beaucoup d’organisation et de temps », ajoute Adeline Moniez.

Adeline Moniez, fondatrice de Marbella Paris. ©Aletheia Press/ DLP

Des bijoux qui séduisent

Lancée en 2005, Marbella Paris a d’abord vu le jour dans la maison familiale d’Adeline Moniez à Sailly-Laurette. « J’ai commencé dans ma chambre avant que l’activité prenne de plus en plus de place et que j’intègre une pépinière d’entreprises à Paris en 2006 », raconte-t-elle. Le début d’une jolie épopée pour celle qui s’était engagée dans des études de droits avant de s’orienter vers la création de bijoux de peau d’exception repositionnables.

Incarnation de « l’élégance à la française », les produits brevetés – bijoux de peau, d’oreilles, patchs eye-liners – sont fabriqués à la main à partir de matières nobles et de pierres Swarovski. Après avoir orné des mannequins lors de défilés parisiens, Marbella Paris connaît un premier grand succès avec un patch eye-liner, une première mondiale, imaginé pour une illustre maison de couture parisienne. Aussitôt, les demandes explosent et l’entreprise séduit Sephora.

Innovation & artisanat

« Nous avions réussi à honorer nos précédentes commandes sans avoir un lieu de production, mais là, c’était impossible, pour remporter le marché une homologation était nécessaire et cela passait obligatoirement par une visite de l’atelier », détaille Adeline Moniez. L’entrepreneuse pense alors à l’ancien restaurant que tenait sa mère à Sailly-Laurette au cœur de la Somme. En 2012, elle transforme l’endroit en atelier tout en conservant l’âme des lieux et recrute une dizaine d’artisanes bijoutières. « Aucun diplôme précis n’est demandé, nous assurons nous-même la formation, nous recherchons simplement des gens patients, minutieux et qui ont envie d’intégrer cette aventure humaine. Ce qui fait notre force aujourd’hui c’est que l’équipe est la même depuis le départ », observe la cheffe d’entreprise.

Chaque produit est fabriqué ici depuis 2012. ©Aletheia Press/ DLP

Aujourd’hui les activités de l’atelier s’articulent autour de trois axes distincts : Marbella Paris dont les ornements de peau sont distribués dans des concepts-stores et au sein de grands magasins, M Paris, la ligne lancée en 2017 destinée à la vente directe par des ambassadrices, une façon pour la maison de s’engager en faveur de l'entrepreneuriat au féminin, et enfin les produits imaginés pour des clients extérieurs comme Dior, Kenzo, Chanel, Sephora, L’Oréal... « En 2019, qui est notre année de référence, les grands comptes représentaient 50 à 60% de notre activité. Le reste était divisé à part égale entre Marbella Paris et M Paris », confie Adeline Moniez.

En fonction des demandes, l’atelier emploie entre dix et 30 personnes. « L’idéal serait d’avoir trois équipes différentes pour gagner en efficacité. Mais il faudrait pour cela pouvoir compter sur une activité stable tout au long de l’année, ce qui n’est pas le cas. Il faut savoir passer de l’artisanat à de l’industrie artisanale, cela demande une certaine souplesse et beaucoup d’organisation », note-t-elle. L’atelier de Sailly Laurette pourrait, dans le cadre d’une activité continue, produire jusqu’à un million de pièces par an.

Une entreprise humaine

Un succès que Marbella Paris doit, en plus de sa quête perpétuelle d’excellence, à sa culture d’entreprise. Solidement implantée en Picardie, la maison s’appuie sur des valeurs sociales fortes. 

« Marbella a une dimension familiale qui fait toute la différence. Même si l’on travaille pour des clients prestigieux et que nous sommes intransigeants sur la qualité de ce qui est fabriqué ici, il y a une réelle fibre humaine. C’est incroyable de voir ce que peut faire un petit atelier et les artisans qui y travaillent. Cela demande beaucoup de technique, de précision et de patience », sourit Patrice Santi, responsable des opérations de découpe laser également en charge de la gestion de projets grands comptes. Une atmosphère bienveillante qui se ressent notamment lors de l’ouverture au grand public. « On sent l’intérêt des gens qui viennent, ils sont curieux, posent beaucoup de questions. C’est très valorisant pour tout le monde », poursuit Patrice Santi, qui a intégré l’atelier dès sa création en 2012.