Bilan 2023 et perspectives 2024

Malgré une année contrastée, le Port de Dunkerque très confiant pour l’avenir

Le port de Dunkerque a dévoilé ses résultats 2023 le 19 janvier dernier, en recul de 10% avec un trafic qui s’établit à 44 millions de tonnes. Toutefois, le chiffre d’affaires en hausse de 5,2% (107 millions d’euros) et les perspectives d’implantations industrielles sur le domaine portuaire permettent à la direction du port de rester très confiante pour l’avenir.

Daniel Deschodt, directeur adjoint, et Maurice Georges, président du directoire, ont présenté les résultats 2023 du port de Dunkerque le 19 janvier dernier.
Daniel Deschodt, directeur adjoint, et Maurice Georges, président du directoire, ont présenté les résultats 2023 du port de Dunkerque le 19 janvier dernier.

44 millions de tonnes de trafic global, c’est 10% de moins qu’en 2023 pour le port de Dunkerque. «Cela s’explique par une conjoncture économique difficile qui affecte l’ensemble des ports européens, ajoutée à des problèmes aux canaux de Panama et de Suez qui ralentissent la circulation des navires», commente Daniel Deschodt, directeur général. «Nous avons été aussi impactés par l’incendie au haut fourneau n°4 d’ArcelorMittal qui nous a fait perdre trois millions de tonnes de trafic», a calculé Franck Gonsse, patron du syndicat majoritaire des dockers du port.

Des projets industriels qui auront un fort impact sur le trafic

Toutefois, la direction du port reste très confiante pour l’avenir. Son chiffre d’affaires de 107 millions d’euros (avec un modèle économique qui repose désormais pour une première moitié, sur les droits de port et pour l’autre sur les revenus domaniaux) est en hausse de 5,2%. «Notre activité génère 30 000 emplois directs, indirects et induits et 3,7 milliards de valeur ajoutée », insiste Maurice Georges, président du directoire. Le port peut aussi compter sur les énormes projets industriels et logistiques attendus à court terme : les deux usines géantes de batteries pour voitures électriques, Verkor et ProLogium et l’usine de retraitement de matériaux rares issues de batteries usagées, XTC Orano. 

Mais aussi l’usine de transformation de pommes de terre Clarebout qui vient d’entrer en exploitation et le site de production de polyacrylamides du groupe SNF qui va démarrer en 2024. «Tous ces projets auront forcément un fort impact sur notre trafic», commente Maurice Georges, qui voit aussi le port de Dunkerque comme future porte d’entrée et de sortie de la vallée de la batterie électrique qu’est en train de devenir la région Hauts-de-France.

Le trafic conteneurs subit une baisse de 10 % en 2023 à 670 000 EVP après 10 années de croissance continue
Le port continue de gagner des parts de marché sur le trafic conteneur vers ou en provenance de l’hinterland.

La bonne santé du trafic conteneurs vers et en provenance de l'hinterland

Autre motif de satisfaction : le port continue de gagner des parts de marché sur le trafic conteneur vers ou en provenance de l’hinterland (arrière-pays) terrestre avec des résultats en hausse de 11%. Le trafic global du conteneur est toutefois en baisse de 10% à 670 000 EVP après 10 années de croissance ininterrompue. «Cela montre la confiance des chargeurs régionaux dans notre port qui prend des parts de marché aux ports belges», se satisfait Daniel Deschodt qui veut voir dans le port de Dunkerque, le port des Hauts-de-France.

Parmi les bonnes nouvelles, également, une première escale le 21 janvier 2024 de l’armement MSC qui a décidé d’ajouter Dunkerque dans la rotation de son service conteneurisé vers la côte occidentale africaine et les îles Canaries. De quoi conforter Dunkerque comme premier port français pour le trafic conteneurisé de fruits.

Dans le détail, le trafic du port s’établit comme suit : les vracs liquides sont en retrait de 16% à 11,7 millions de tonnes. Ils représentent un peu plus du quart de l’activité globale en 2023. Toutefois, l’activité GNL reste très soutenue à 8,3 millions de tonnes et 126 escales. Les vracs solides (un tiers de l’activité) sont en baisse de 12% à 14,3 millions de tonnes. Les céréales, notamment, pâtissent d’un mauvais début de campagne céréalière 2023/2024, marquée par une forte concurrence des blés russes tant en quantité qu’en prix. Les marchandises diverses (plus de 40% de l’activité en 2023) sont en baisse de 5% à 18 millions de tonnes. 

Dans un contexte peu favorable, le trafic roulier fret transmanche et Irlande affiche une légère baisse de 4% à 450 000 unités de fret. Le trafic des véhicules de tourisme augmente légèrement sans toutefois retrouver le niveau d’avant crise sanitaire. Le nombre de passagers progresse de 18% à 1,6 million. Il avait atteint plus de 3 millions en 2019, année record.

La bonne santé de la logistique

  • La zone Dunkerque Logistique Internationale (DLI) située à deux pas du terminal conteneurs et du terminal transmanche disposera à l’horizon 2028 de de 400 000 m2 d’entrepôts. Le premier entrepôt opérationnel, d’une capacité de 45 000 m2 est déjà occupé par le groupe PSA BDP (pour la logistique de l’usine de batterie ACC de Billy-Berclau) et par le groupe Yusen Logisitics (pour la logistique du site de Dunkerque du groupe pharmaceutique AstraZeneca). Par ailleurs, le groupe Chevallier associé à Heylen warehouses et WDP va construire de nouvelles surfaces d’entreposage allant de 20 000 à 90 000 m2, en sec comme en froid positif et négatif.
  • En dehors de DLI mais non loin du terminal conteneurs, le Belge Clarebout (dont la nouvelle usine de transformation de pommes de terre vient de démarrer à quelques kilomètres de là) construit un entrepôt froid négatif de type transstockeur entièrement automatisé d’une capacité de 88 000 palettes, dont la mise en service est prévue au second semestre 2024.
  • Du côté du terminal céréalier, on attend la mise en service prochaine de deux nouveaux silos de stockage de 30 000 tonnes, portant la capacité totale à 330 000 tonnes.