Site de production à Onnaing
Malgré une activité perturbée, Toyota voit grand pour 2022
Entre absentéisme record lié à la cinquième vague de l'épidémie et la pénurie de semi-conducteurs, le site de Toyota à Onnaing traverse une tempête. Malgré ce contexte, la direction s'appuie sur un bilan 2021 «très satisfaisant» et reste optimiste pour l'année 2022 : la demande sur la Yaris et la Yaris Cross, produites toutes les deux dans le Nord, ne fait que s'accroître à l'échelle nationale mais aussi européenne.
Tout comme l'ensemble de
l'industrie automobile, le site de Toyota à Onnaing fait face à des
difficultés d'approvisionnement de semi-conducteurs. La crise de la
Covid n'a fait qu'accélérer la pénurie de ces pièces pourtant
indispensables à la production automobile. «Sur l'année
2021, la crise des semi-conducteurs a entraîné 36 jours de
non-production, ce qui équivaut à 40 000 voitures que nous n'avons
pas été en mesure de produire alors que les commandes sont là.
Avec deux véhicules très plébiscités, c'est frustrant de ne pas
pouvoir satisfaire la demande», témoigne Jim Crosbie,
président du site de production de Toyota d'Onnaing.
A cela s'ajoute
un absentéisme record dû à la cinquième vague de l'épidémie. Au
sein de l'usine d'Onnaing, entre 10% et 12% des collaborateurs ont
manqué à l'appel ces dernières semaines. «Du jamais-vu»
glisse le président. Cette situation exceptionnelle a entraîné un
renfort des équipes support sur les lignes de production et un
recrutement de 150 intérimaires supplémentaires. «Nous
sommes prisonnier de cette actualité mais nous restons confiant.
L'usine est dans les starting-blocks, on espère retrouver rapidement
le rythme et accélérer dès que les pièces reviennent», résume lé président, en poste depuis janvier 2021.
«Atteindre 300 000 véhicules produits par an»
Outre le contexte actuel
difficile, Toyota affiche un bilan économique plus que satisfaisant
avec 204 255 véhicules produits en 2021. Sur ce volume global, on
compte précisément 47 791 Yaris Cross dont la production n'a été
lancée qu'en juillet 2021 et 156 464 Yaris, faisant de la voiture
citadine la voiture la plus produite en France en 2021. En 2022, la
direction affiche clairement ses ambitions : «Notre
objectif est d'atteindre 300 000 véhicules produits par an, soit 1 250
voitures par jour. Si on y parvient, nous serons une usine très
performante», indique la direction.
En Europe, Toyota se
hisse au deuxième rang des ventes de véhicules particuliers avec
plus d'un million de véhicules immatriculés et des ventes en hausse
de 8%. «Nous étions 10e il y a encore une dizaine
d'année en Europe», se réjouit Jim Crosbie. Cette
progression s'explique en partie par la demande grandissante pour les
véhicules hybrides. La France, l'Italie et le Royaume-Uni
représentent les trois principaux marchés de Toyota pour la Yaris
et la Yaris Cross.
L'hybride, atout numéro 1
En 2021, l'usine
d'Onnaing a produit 83% de véhicules hybrides. Et ce chiffre ne
devrait faire qu'augmenter selon la direction : «C'est
une croissance de plus en plus significative. L'hybride reste un
atout de choix qui explique en partie nos très bonnes ventes, notamment sur la Yaris Cross qui a réalisé un excellent démarrage.
Si nous atteignons aujourd'hui 83% de véhicules hybrides, nous
arriverons prochainement à 100%. L'hybride reste au centre de notre
stratégie pour les années à venir.» La stratégie
d'électrification du groupe est bel et bien en marche : Toyota
s'apprête à introduire les véhicules à zéro émission. A horizon
2030, le groupe vise 50% de ventes de véhicules zéro émission et à
horizon 2035, une réduction de 100% des émissions carbone pour tous
ses nouveaux véhicules produits. «Cela dépendra également
de la maturité du marché électrique et surtout de la capacité des
Etats à installer des infrastructures, ce qui va guider la
croissance du marché», tempère Jim Crosbie.
5 000 employés à Onnaing
Face à la hausse de la demande, Toyota a recruté 700 CDI sur les quatre dernières années, dont 400 CDI entre 2019 et 2021. L'effectif global à Onnaing atteint quasiment les 5 000 employés sur le site. Désormais, la direction s'engage sur des contrats plus longs pour ses collaborateurs : «Nous mettons la priorité sur les contrats en CDD plutôt que les intérimaires afin d'être capable de produire les volumes demandés», résume la direction.