Maldives: Muizzu, maire de la capitale, pro-Pékin, vainqueur de la présidentielle
Le maire de la capitale des Maldives, Mohamed Muizzu, vainqueur de la présidentielle samedi, a promis au camp nationaliste de réduire la dépendance de l'archipel vis-à-vis de...
Le maire de la capitale des Maldives, Mohamed Muizzu, vainqueur de la présidentielle samedi, a promis au camp nationaliste de réduire la dépendance de l'archipel vis-à-vis de l'Inde, lui préférant la Chine.
Cet ingénieur en génie civil de 45 ans a été ministre de la construction dans le gouvernement de l'ancien président Abdulla Yameen (2013-2018) et responsable de l'exécution de projets d'infrastructure aux Maldives, financés par la Chine.
"Le peuple maldivien s'est manifesté et a offert un grand exemple de nationalisme malgré les divers obstacles qui se dressent devant lui", a déclaré M. Muizzu après le premier tour de la présidentielle le 9 septembre.
Il a recueilli 54% des voix samedi face au président sortant Ibrahim Mohamed Solih, pro-Inde.
M. Muizzu est le premier maire élu de Malé, île-capitale, la plus peuplée de l'archipel qui se compose de 1.192 îlots coralliens disséminés sur quelque 800 kilomètres dans l'océan Indien.
Improbable candidat du Parti progressiste des Maldives (PPM), il a été contraint de se présenter à la présidentielle, le leader du parti Abdulla Yameen, qui purge actuellement une peine de 11 ans de prison pour corruption, ayant été banni de l'élection.
Mandataire de M. Yameen, M. Muizzu s'est engagé à gracier son mentor s'il était élu.
La nièce de M. Yameen et ancienne ministre des Affaires étrangères, Dunya Maumoon, s'est déclarée en faveur de M. Muizzu lundi.
Nouveau chapitre" avec la Chine
"Le Dr Muizzu a présenté une vision qui m'a inspirée (...) Il propose des solutions sur des questions que le président actuel est trop réticent à discuter. Il a besoin de l'autorisation d'un autre pays", a-t-elle déclaré, en référence à l'Inde.
"Les Maldiviens se sont déjà exprimés et ont rejeté un tel niveau d'influence étrangère et de domination sur les dirigeants du pays", a-t-elle ajouté.
Selon l'ancien fonctionnaire Masood Imad, la position anti-indienne de M. Yameen favorise M. Muizzu, lui procurant le soutien des nationalistes.
"M. Yameen a bénéficié de la campagne +India out+ ("L'Inde dehors") et cela a aidé Muizzu", a estimé auprès de l'AFP M. Masood, s'attendant à ce que ce dernier renégocie les accords bilatéraux avec l'Inde.
"Il existe un potentiel pour que les Indiens s'engagent dans des discussions significatives et réalistes avec un gouvernement Muizzu", a-t-il ajouté.
L'ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Shaheed estime qu'aucun gouvernement des Maldives ne peut survivre sans le soutien de l'Inde, qui considère l'archipel comme faisant partie de sa sphère d'influence.
Les Maldives, idéalement traversées par l'une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, offrent une situation géographique stratégique convoitée.
Né le 15 juin 1978, Mohamed Muizzu a été instruit en Occident, étudiant l'ingénierie des structures à l'Université de Londres. Il a obtenu un doctorat de génie civil à l'Université de Leeds.
Il a toutefois noué des liens étroits avec la Chine. Fervent partisan des "nouvelles routes de la soie", gigantesque projet chinois d'investissements dans les infrastructures de nombre de pays en développement, M. Muizzu a promis de solides relations avec Pékin si le PPM revenait au pouvoir.
"Nous sommes impatients de revenir au gouvernement en 2023 (...) pour écrire un nouveau chapitre de liens forts entre nos deux pays, tant au niveau national qu'international ", avait-il déclaré à des membres du Parti communiste chinois l'an dernier.
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