Stratégie
Maisnières : Nordprint veut continuer à se développer en Europe
Installée à Maisnières sur la côte picarde, l’entreprise spécialiste de l’impression et du façonnage manuel a développé un savoir-faire inédit dans la fabrication de nuanciers. Une expertise qu’elle propose à des clients français et européens.
Lancée en 2000 par Vincent de Lardemelle, Nordprint se définit comme un artisan façonnier maîtrisant à la fois l’impression et le façonnage manuel. Un double savoir-faire qui a permis à l’entreprise installée à Maisnières, mais aussi en Tunisie où elle possède un atelier de façonnage, de développer en premier lieu une activité de fabrication de dossiers administratifs hospitaliers.
« Nous travaillons toujours pour 150 hôpitaux en France, dont 80% de CHU », indique le chef d’entreprise. Mais la digitalisation des établissements de santé a poussé l’entrepreneur à faire évoluer son activité. « Il fallait aller vers des secteurs où notre savoir-faire très manuel était utile. C’est là que j’ai eu l’idée de me tourner vers les nuanciers de peintures, de moquettes, de papiers peints pour la décoration. Ce sont des produits qui nécessitent de l’impression et du façonnage manuel, ce qui est très cohérent avec notre outil de production », souligne Vincent de Lardemelle.
Faire évoluer l’activité
Grâce à un outil industriel flexible pouvant notamment assurer la découpe de matériaux très divers, Nordprint a rapidement séduit de nouveaux clients allant même jusqu'à réaliser des nuanciers pour des boîtes aux lettres. « Au départ nous étions ouverts à tout, mais l’expérience nous démontré qu’il fallait aller vers la spécialisation », note le chef d’entreprise qui réalise aujourd’hui principalement des nuanciers pour des fabricants de peinture, des acteurs du textile, du bois et du stratifié ou encore de revêtements de sols.
« Ce choix nous a conduits à affiner notre stratégie et à nous tourner vers l’export. Si l’on fait le choix de la spécialisation, il est nécessaire d’aller au-devant d’acteurs européens, pointe Vincent de Lardemelle qui souhaite développer davantage cet axe dans les années à venir. Il y a encore beaucoup de potentiel en Europe et de nouveaux clients à aller chercher », confie-t-il. Si l’entrepreneur n’écarte pas d’office le grand export, il pointe cependant les coûts environnementaux et économiques d’une telle démarche. « Nous travaillons à partir de la matière de nos clients, ce qui implique une double logistique de réception des produits et d’envoi des nuanciers », observe-t-il.
Explorer des niches
Au-delà
de ses clients traditionnels, Nordprint a su tirer son épingle du
jeu en allant vers les arts créatifs (aquarelle, peinture à huile,
acrylique…) haut-de-gamme. Un secteur de niche que la structure a
pleinement investi. « C’est
là où nous performons le plus à l’international. Aucune PME ne
s’est engagée de façon aussi pointue que nous sur ce secteur »,
assure Vincent de Lardemelle qui va jusqu’à proposer des nuanciers
avec des dégradés de couleurs réalisés à la main. Une qualité
qui a rapidement conquis des entreprises allemandes, anglaises ou
italiennes. « Cette
niche est vraiment une source de développement importante qui nous
permet de rester dans notre domaine de compétences »,
analyse-t-il. Actuellement, l’export représente 35% de l’activité
nuanciers de Nordprint qui prévoit de réaliser 2,7 millions d’euros
de chiffre d’affaires cette année.
Un projet de relocalisation dans l'Oise
Lauréat du Fonds d’accélération des investissements industriels des Hauts-de-France dans le cadre du Plan de relance, Nordprint s’est lancée dans une logique de relocalisation avec la création d’un nouveau site à Beauvais. Ce projet est cependant conditionné à la mise en place d’un applicatif de gestion imaginé en interne.
« Ce logiciel a pour objectif de simplifier la gestion des matières premières, ce qui est un vrai casse-tête actuellement. Cette solution va permettre à nos clients de voir instantanément le niveau de stock qu’ils ont chez nous et de procéder au réapprovisionnement automatiquement. C’est une façon efficace de gagner du temps et d’éviter les erreurs », pointe Vincent de Lardemelle. Actuellement en phase test, ce logiciel devrait être déployé d’ici fin 2023. Une fois cette étape franchie, Nordprint pourra développer son nouvel atelier. « Nous avons fait le choix de Beauvais pour sa proximité avec Paris, des grands groupes de peinture [ndlr, la région Hauts-de-France est le leader français de fabrication de peinture], la présence de l’aéroport et d’axes routiers majeurs qui facilitent la logistique », complète le chef d’entreprise.