Maintenir le cap vers l’export
Installé à Béthune le long du canal d’Aire, Wrigthon reste l’un des derniers chantiers navals indépendants de France. Dirigée par Mederic Thiout, l’entreprise a su se développer sur les marchés allemand et nord-européen. Cette année, elle va lancer un nouveau modèle, le Bi-loup 365, destiné à devenir un produit phare de l’enseigne.
La société Wrigthon fabrique des voiliers dotés de deux quilles.
Des voiliers au coeur de l’Artois, l’image ne manque pas de singularité mais elle est pourtant réelle. Depuis des décennies déjà, le chantier Wrighton, qui emploie 18 salariés, appartient au paysage local. Passionné de la mer et la navigation, Mederic Thiout a repris l’affaire il y a six ans et cet ancien étudiant de Sup de co La Rochelle a doté la société d’un véritable projet d’entreprise, entraînant son passage du stade d’artisan à celui d’industriel. “Une profonde réflexion a été engagée et cet exercice a engendré la modernisation indispensable de la partie conception. Un bureau d’études a été intégré en interne”, souligne Mederic Thiout. Ce dernier a conservé le concept de bateau à deux quilles (par le biais de ce système le navire ne s’échoue pas à marée basse, ndlr), baptisé Bi-loup, qui caractérisait la marque Wrighton. Puis, il a su apposer sa griffe, prônant un management différent et transformant toutes les composantes de l’entreprise une à une. La production a été segmentée. Différents corps de métier interviennent durant la fabrication, aux stratifieurs succèdent ainsi des agenceurs, plombiers, électriciens, mécaniciens ou encore électromécaniciens.
Adaptés à la navigation en mer comme fluviale, les voiliers Biloup sont conçus de A et Z sur le chantier béthunois, Mederic Thiout ne recourant à aucune forme de sous-traitance, et mieux, de nombreux fournisseurs sont issus de la région. “C’est une de nos particularités. Du plan jusqu’à l’assemblage, tout est réalisé en interne. Nous fabriquons même les moules qui permettent ensuite de produire les coques. Le process est totalement internalisé et cela a nécessité de gros investissements.”
Stratégie différente. </stron