Macron fait sa rentrée dans le Vaucluse pour lancer sa réforme des lycées pro
Une "situation inacceptable" mais "aucune fatalité": Emmanuel Macron a fait vendredi sa rentrée scolaire à Orange, dans le Vaucluse, avec en point de mire la réforme des lycées professionnels, entre gratification pour les élèves stagiaires...
Une "situation inacceptable" mais "aucune fatalité": Emmanuel Macron a fait vendredi sa rentrée scolaire à Orange, dans le Vaucluse, avec en point de mire la réforme des lycées professionnels, entre gratification pour les élèves stagiaires et rapprochement avec le monde de l'entreprise.
"Quand on ouvre le capot et qu'on regarde vraiment ce qui se passe et ce qui est votre quotidien, la situation elle est inacceptable, c'est celle au fond de l'assignation à résidence (...) de beaucoup d'injustice et de déterminismes familiaux", a concédé le chef de l'Etat devant les professeurs du lycée de L'Argensol, spécialisé dans la carrosserie et la maintenance automobiles.
Un établissement qui fait figure d'élève modèle et s'est déjà emparé de certains outils de la réforme pour se tourner davantage vers la filière nucléaire, en plein essor, afin de répondre aux besoins de la centrale voisine du Tricastin. A l'image de ce que souhaite l'exécutif, avec une refonte de la carte des formations en fonction des débouchés professionnels locaux.
Profitant de la journée de pré-rentrée des enseignants - avant celle des élèves lundi - M. Macron, accompagné de ses ministres Gabriel Attal (Education) et Carole Grandjean (Enseignement professionnel), a longuement fait la promotion de sa réforme des lycées pro, auxquels l'Etat va consacrer un milliard d'euros de plus dès la rentrée.
"Zéro décrochage", "100% d'insertion professionnelle": le chef de l'Etat, très impliqué sur les sujets d'éducation, ambitionne de transformer des établissements souvent synonymes d'échec scolaire et d'inégalités en "filière d'excellence" grâce à une meilleure attractivité des formations et une revalorisation de la rémunération des enseignants.
Mal payés
Les 620.000 élèves des lycées pro vont ainsi désormais recevoir une gratification, de 50 à 100 euros par semaine, lors de leurs stages en entreprise et seront mieux accompagnés, y compris dans leur orientation dès la 5e.
"Il vaudrait mieux avoir une orientation choisie que subie. Arrêtons de dire que +puisque tu es nul tu iras en lycée pro+", a abondé Mohamed Laasri, enseignant en chaudronnerie, en vantant avec passion les mérites de sa filière.
Debout au milieu d'un atelier de carrosserie et mécanique automobile, le chef de l'Etat a aussi dû répondre à des enseignants sceptiques, sinon critiques sur les réformes en cours.
En particulier le "pacte" salarial conditionnant certaines revalorisations à des missions supplémentaires - encadrement des élèves, remplacement de collègues absents.
"On fait déjà beaucoup", a lancé un enseignant en Prévention Santé Environnement, disant "avoir honte" de manquer déjà de temps pour préparer ses cours. "On paie mal les professeurs en France et c'est source de frustration", a renchéri Madeleine Bernard, professeure d'enseignement général.
Intraitable
Pour ces opposants, la visite du chef de l'Etat "dans une ville d'extrême droite est un symbole fort", a expliqué François Sandoz, 41 ans, directeur de la Ressourcerie du Pays d'Arles, dénonçant "une alliance tacite entre le RN, les LR et les macronistes", illustrée selon lui par l'interdiction de l'abaya et du qamis en milieu scolaire.
Une décision prise par le ministre de l'Education au nom de la laïcité et justifiée vendredi par M. Macron, qui a promis que l'exécutif "ne laissera rien passer" et sera "intraitable" face à ceux qui tenterons "de défier le système républicain".
Le président a affirmé au passage que sa promesse d'"un professeur devant chaque classe" à la rentrée "sera tenue parce que c'est un devoir républicain". Il a par la même occasion souhaité la création d'une "formation dès l'après-bac" pour les futurs enseignants.
Un peu plus tôt, lors d'une visio-conférence avec des chefs d'établissements de lycées professionnels, M. Macron avait déjà indiqué avoir demandé à M. Attal de "travailler" à ce dispositif "dans les mois qui viennent", pour "qu'on puisse le monter au printemps et le déployer".
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