Lyreco, fournisseur de bureau, s’est adapté à la crise sanitaire
Il est le troisième acteur mondial et le premier européen de la distribution de services et produits pour l’environnement de travail. Pour le rester, Lyreco a pris en compte le télétravail et les contraintes sanitaires. L’entreprise, installée à Marly, s’est lancée dans le ramassage des masques chirurgicaux usagés et leur recyclage.
Sur son site internet, de tout pour travailler. Du papier, des crayons, des bouteilles d’eau, des purificateurs d’air. Des bloque-portes, des étagères, des sièges, des savons. Des thermomètres infrarouges, des ordinateurs ou encore des gilets de sécurité. «Nous proposons des fournitures de bureau, explique Anthony Buret, directeur marketing de Lyreco France. Nous avons la capacité d’aménager des espaces complets de travail pour nos clients.» Chaque jour, 60 000 colis partent de Marly, dans le Valenciennois, pour rejoindre des grands groupes ou des PME aux quatre coins de la France. «Nous ne vendons qu’aux professionnels, ajoute Anthony Buret. Nous avons, l’an dernier, adapté notre service de livraison au télétravail. Nous proposons désormais de déposer les fournitures directement chez les collaborateurs de nos clients.» Jusqu’alors, les 450 chauffeurs-livreurs internes de Lyreco livraient au sein des entreprises.
Du masque aux granulés
C’est un service amené à perdurer. Lyreco, fondée en 1926, n’a pas que ce seul projet. «Dans notre ADN, nous avons le souci de développer une offre écoresponsable, indique le directeur marketing. Nous n’en parlons pas beaucoup, mais c’est très concret. Aujourd’hui, 40% des produits que nous vendons font partie de cette gamme. Nous avons l’ambition de développer très significativement cette offre au cours de ces prochaines années.» Une piste ? Les produits recyclés. «Nous vendons beaucoup de masques et avons pris conscience qu’il y a un problème sur leur ramassage et leur revalorisation.»
L’entreprise propose donc des conteneurs spécifiques et sécuritaires pour les collecter avant d’être traités et transformés, grâce à Cosmolys, PME d’Avelin, en granules, qui pourront servir l’industrie automobile par exemple. «Au-delà de ça, poursuit Anthony Buret, nous voulons proposer tout un système de revalorisation. Il y a un engouement et un intérêt très fort de la part de nos clients pour les démarches écoresponsables.»
Lyreco fait attention à un autre détail : le made in France. «Historiquement, nous avons dans notre offre une belle représentativité des produits fabriqués en France. Ils constituent 20% de ceux-ci et même plus de 50% lorsqu’il s’agit de mobilier. Pour certains de nos clients, c’est un critère d’achat. Nous le voyons pour les masques.» L’entreprise ne peut cependant pas se tourner uniquement vers la fabrication nationale : «Le sourcing asiatique reste incontournable, car certains produits, comme les cartouches d’imprimantes laser, ne sont fabriqués que là-bas.»
"S'adapter de plus en plus vite, être de plus en plus agile"
Dans l’ADN de Lyreco aussi, le souci de la gestion des ressources humaines. L’entreprise familiale a fait de Marly son siège international et les locaux de sa filiale Lyreco France. Elle emploie 2 100 des 10 000 collaborateurs du groupe, et rassemble un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros quand Lyreco en compte 2,3 milliards. «Nous avons environ 800 commerciaux et 200 personnes au service clients et nos chauffeurs-livreurs chez Lyreco France, détaille Anthony Buret. Beaucoup d’autres ont décidé d’externaliser ces services, pas nous. Nous y voyons un avantage compétitif. Garder ce fonctionnement est une garantie de rester leader demain, de faire évoluer nos services plus rapidement. Nous sommes dans un contexte où il faut s’adapter de plus en plus vite, être de plus en plus agile. Avoir nos propres chauffeurs nous a aidé à bien réagir face à la crise sanitaire.»
L’entreprise, pour la dixième année de suite, a obtenu la certification Top employeur. «C’est un indicateur intéressant pour nous puisque c’est un audit de nos pratiques et process RH, explique Ingrid Gaumeton, directrice des ressources humaines de Lyreco France. Parmi nos points forts, la digitalisation de la fonction RH. Elle nous a permis de simplifier la vie du collaborateur grâce, notamment, à un portail où il peut mettre à jour et retrouver les informations mais aussi donner accès aux formations. C’est d’ailleurs notre autre point fort : l’accès et l’offre de formation.» La filiale, malgré sa taille, entend préserver sa dimension familiale. «Tout ce qui touche aux relations humaines et aux conditions de travail est important pour la famille Gaspard, poursuit-elle. Nous n’avons plus voulu que nos collaborateurs entrent à l’intérieur des entreprises depuis le début de la crise par exemple. Il a fallu expliquer ce choix à nos clients. Nous sommes un partenaire responsable, à la fois vis-à-vis des entreprises mais aussi de nos collaborateurs, avec une vision à long terme.»
Elle est sereine, cette vision. «Nous sommes extrêmement confiants en notre capacité à répondre à l’ensemble des besoins de nos clients, précise Anthony Buret. Le télétravail est devenu une opportunité, de nouvelles demandes sont apparues. Le marché a muté et nous nous sommes adapté.»