Luxe et entreprises : le nouveau visage du palais de la Bourse

Le mystère est enfin levé. On en parle depuis des années et enfin la CCI Grand-Lille et l’architecte Philippe Prost ont dévoilé le majestueux projet de réaménagement du palais de la Bourse. La cour centrale deviendra une place publique couverte, des boutiques de luxe orneront le pourtour du bâtiment et les entreprises pourront y louer des espaces de travail.

L’esquisse du hall : le projet prévoit d’installer des œuvres d’art au plafond.
L’esquisse du hall : le projet prévoit d’installer des œuvres d’art au plafond.

Vieux de plus d’un siècle – le bâtiment aurait dû être inauguré en 1914 –, le palais de la Bourse allie décor en brique, pierres d’inspiration historique et régionale, le tout orné d’un beffroi colossal de 76 mètres. Il ne passe donc pas inaperçu et pourtant Philippe Hourdain, président de la CCI Grand-Lille, l’avoue sans détour : «C’est un bâtiment apprécié des Lillois mais il n’est pas ouvert sur son territoire.» Bien connu des entreprises, il l’est moins des habitants. Pour preuve, les premières visites ont seulement eu lieu l’an dernier lors des Journées du patrimoine ! Avec 17 000 m2, un hall de 700 m2, à deux pas de l’Opéra et à l’orée du Vieux-Lille, le palais de la Bourse est idéalement placé. Conçu à l’origine comme une «rotule urbaine», il a connu plusieurs vies, notamment dans les années 1960 avec l’arrivée de la Poste au rez-de-chaussée (côté boulevard Carnot), un restaurant et des locations de bureaux. En 2011, Philippe Hourdain constitue un comité de pilotage pour lui donner un nouveau souffle. Après un premier appel d’offres infructueux, un second vient d’être remporté par l’architecte Philippe Prost avec un objectif précis : faire du bâtiment un lieu ouvert sur la ville, dont l’accueil principal se fera par l’escalier central.

 

Grande place couverte. «Il faut inscrire le bâtiment dans le XXIe siècle, l’ouvrir à la ville et à la vie, sans rien sacrifier de sa beauté architecturale», explique Philippe Prost. Concrètement, quand on empruntera les escaliers, on pénétrera dans le hall, destiné à devenir «la plus grande place couverte de Lille» (et accessible par trois autres entrées : boulevard Carnot, rue de la Clef et rue Grande-Chaussée). Au cœur de ce vaste hall se partageront espace d’accueil, restaurant haut de gamme donnant sur l’Opéra et commerces chics en pourtour du bâtiment. La CCI table sur des loyers d’1,2 million d’euros par an, à raison de 1 000€ du mètre carré et avec un cahier des charges très précis. Pas question d’accueillir n’importe quelle enseigne… mais plutôt d’être le commencement de la chicissime rue Grande-Chaussée. Et surtout, un moyen assuré de s’y retrouver économiquement, d’autant que les Chambres vont voir leurs ressources fiscales chuter de 19,6% en 2014…

 

Redonner vie à un lieu symbolique. Un système de distribution desservira l’ensemble des quatre niveaux, la CCI Grand-Lille gardera ses bureaux côté place du Théâtre. Les espaces locatifs tertiaires, repensés et équipés, pourront accueillir différents types d’activité : professions libérales, événementiel, mais aussi espaces de coworking. Pas de travaux colossaux sur la structure du bâtiment prévus mais une rénovation à l’aide de matériaux actuels comme le métal ou le verre. «Cela ne veut pas dire que l’on ne touchera à rien ! Nous allons partir du bâtiment et travailler avec lui», poursuit Philippe Prost. Côté maîtrise d’œuvre, l’architecte sera accompagné du bureau d’études techniques SNC-Lavalin, de Benoît Deseille (Hi Lighting) pour la mise en lumière, et d’ACV, acousticien. Car le bâtiment aura aussi une vie nocturne : en partie basse, les boutiques de luxe, la façade en partie intermédiaire et, bien entendu, le beffroi. Budget prévu des travaux : 10 millions d’euros, pour une inauguration des boutiques espérée en juin 2015. Encore un peu de patience pour (re)découvrir ce bâtiment emblématique de Lille qui, espérons-le, deviendra un lieu de vie des Lillois et des touristes.

Note : La CCI et l’ensemble de ses services resteront ouverts pendant la durée des travaux.

 

D.R.

L’esquisse du hall : le projet prévoit d’installer des œuvres d’art au plafond.