L'UPJV : 40 ans au service de la formation continue
En octobre, l'université de Picardie Jules-Verne (UPJV) fêtait au Logis du Roy, à Amiens, les 40 ans de son Service universitaire de formation tout au long de la vie (SUFTLV), anciennement connu sous le nom de direction de l'éducation permanente (DEP). Outre la présentation du service et de ses nouvelles ambitions, l’événement fut l'occasion de faire un point sur la réforme de la formation professionnelle.
Le SUFTLV, qui a soufflé récemment ses 40 bougies, est aujourd’hui réparti entre un service central et sept pôles décentralisés présents sur six campus (Amiens, Beauvais, Creil, Saint-Quentin, Laon, Cuffies-Soissons). Son service central comporte quatre pôles : l’accompagnement de carrière, le développement, l’enseignement à distance et les supports. Le service travaille, en outre, en collaboration avec les équipes pédagogiques des onze Unités de formation et de recherche (UFR), des sept instituts et des équipes de recherche de l’Université.
Moteur de développement
La formation continue et en alternance, dans le contexte économique mouvant de ces dernières années, est devenue un enjeu stratégique de premier plan pour un grand nombre d’acteurs, dont l’université. La Picardie est une région particulièrement concernée par ces nouveaux enjeux d’ordre économique et pédagogique, car les besoins en reconversion et en montée des compétences y sont particulièrement forts. En outre, la formation tout au long de la vie est une source d’investissement important pour les entreprises françaises, qu’il s’agisse de l’ajustement au poste de travail ou du développement des compétences. En outre les attentes salariales semblent, dans ce domaine, très fortes : 32 % des salariés non formés déclarent ainsi avoir des souhaits de formation insatisfaits. La formation tout au long de la vie offre donc de grandes opportunités de développement. Dans ce cadre, l’UPJV s’est fixé pour objectif de se doter d’une offre globale de formation à destination de tous les publics. La formation tout au long de la vie est en effet pour l’établissement un fort levier de fidélisation et de performance. Le SUFTLV est ainsi devenu le fer de lance de cette nouvelle politique. Son but ? Accueillir et orienter les adultes dans la recherche de leur formation et la finalisation de leur projet professionnel, répondre aux demandes de qualification et de reconversion de tous les publics, etc.
Une offre pour tous les publics
Le service propose un large éventail de formations pluridisciplinaires, diplômantes (du bac au bac +8) ou qualifiantes, à réaliser en présentiel ou à distance. Selon le profil de la personne, son parcours professionnel ou encore ses besoins, le service proposera différentes options de formation. Ainsi, lorsqu’il s’agit d’intégrer l’entreprise, plusieurs choix s’offrent au public : le contrat de professionnalisation, le contrat d’apprentissage ou encore des parcours internes. Lorsqu’il s’agit de développer des compétences, la validation des acquis par l’expérience (VAE) ou les périodes de professionnalisation peuvent être envisagées. Enfin, s’il s’agit de développement personnel lié à l’épanouissement professionnel, le SUFTLV pourra proposer un bilan de compétences, l’utilisation du droit à la formation (DIF) ou du congé individuel à la formation (CIF). Cette politique d’écoute et de conseil menée par le SUFTLV porte ses fruits : 815 alternants sont à ce jour répartis sur différents pôles ; 29 passages de VAE devant le jury ont été réalisés en 2014 ; 175 personnes étaient inscrites pour passer en présentiel le diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU) ; 17 étaient inscrites à distance, etc. Afin d’aller plus loin dans le développement de l’offre globale de formation à tous les publics, le service est en contact avec de nombreux partenaires privés et publics. Il a renforcé sa présence dans les salons à destination des lycéens et du public demandeur d’insertion ou d’évolution professionnelle et organise de nombreux événements, etc. Il s’inscrit en outre dans nombreux projets en devenir : un DU management pour la qualité du travail en partenariat avec l’Aract Picardie, la participation à la création d’une Haute école professionnelle pour l’action sociale (HEPAS) en Picardie… D’autre part, la réforme de la formation professionnelle, dont les mesures entrent en vigueur en 2015, offrira au service de nouveaux défis mais aussi de nouvelles opportunités.
La réforme de la formation professionnelle
À l’occasion des 40 ans du SUFTLV, les nouvelles mesures prévues par la réforme de la formation professionnelle, qui entreront en vigueur dès le 1er janvier 205, ont été présentées par Opcalia.
En premier lieu, cette réforme reconnaît aux employeurs une responsabilité sociale en les obligeant désormais non plus à payer mais à former. Elle donne également plus d’autonomie et d’initiative au salarié. Ce dernier passera un entretien professionnel tous les deux ans, qui sera complété par un bilan du parcours professionnel tous les six ans. Faute de respecter cette obligation, les employeurs de 50 salariés et plus s’exposent à des pénalités financières (abondement de 100 heures du compte personnel de formation et versement d’une pénalité à l’Opca). Le compte personnel de formation (CFP) est une des nouveautés les plus importantes apportées par cette réforme. Il remplacera le DIF dès le 1er janvier 2015. Ce compte personnel permet au salarié (partir de 15 ans jusqu’à sa retraite) d’acquérir 20 heures par an jusqu’à 120 heures, puis 12 heures par année de travail à temps complet dans la limite d’un plafond de 150 heures. Ces heures seront mobilisables à l’initiative du salarié qui devra néanmoins suivre une formation certifiante, qualifiante et/ou diplômante, figurant dans la liste établie par la commission paritaire nationale emploi/formation de la branche professionnelle dont relève l’entreprise. Il est à noter également que les heures cumulées sur ce CFP seront transférables en cas de rupture du contrat de travail, et ce, quel que soit le motif : le compte reste en effet attaché à la personne. En matière de financement, la réforme établit une contribution unique légale à hauteur de 1 % de la masse salariale qui sera versée à un seul collecteur. Dès 2015, les nouvelles mesures mettront également fin à la déclaration fiscale 2483 et aux règles d’imputabilité. Des obligations annuelles seront néanmoins instituées, telle la déclaration des dépenses à l’OPCA, etc.