L’UMIH de Saône et Loire, entre action et inquiétude
Alors que les restaurateurs ont été invités à fermer leurs portes au public le 14 mars, la profession s’organise pour maintenir une activité et un service auprès de sa clientèle. Pour autant, tous ne peuvent suivre cet exemple et attendent des garanties de la part des assureurs.
« Les choses se mettent en place ! » Patrick Revoyre, président de l’UMIH de Saône et Loire se réjouit que les professionnels de l’hôtellerie et la restauration lancent des idées comme des systèmes de livraison. D’autres ont préféré vendre les denrées périssables qui se trouvaient dans les frigos. « Quand vous aviez prévu vos produits pour répondre à la clientèle pour le week-end et que l’on vous annonce que cinq heures après vous devrez fermer, il faut vider les stocks. » Face à la crise sanitaire, les membres de l’UMIH s’organisent pour tenir bon. « Les 1 000 établissements, hôtels, restaurants, cafés et discothèques sont à 80% des TPE avec bien souvent le couple qui travaille dans la structure. »
Des initiatives locales
Plusieurs restaurants de Saône-et-Loire ont initié un nouveau fonctionnement. Ainsi, à titre d’exemple, l’auberge Larochette à Bourgvilain a mis en place un service de pain réduit pour remplacer le dépôt de pain qui a fermé en raison du coronavirus. « L’idée n’est pas de faire concurrence aux boulangeries mais de permettre aux habitants du village de se fournir en pain sans avoir à prendre leur voiture » précise Nicolas Guillaume, le gérant. Le restaurant a également mis en place un service traiteur à emporter et s’appuie sur les producteurs locaux pour ses fruits, légumes et autres viandes ou fromages. Le restaurant propose même des hamburgers maison à emporter désormais.
A l’auberge des Deux roches à Davayé, le restaurant s’est reconverti en petite épicerie et la vente de plats à emporter. « On milite pour le sauvetage de la ruralité depuis plus d’un an avec la création de commerces multifonction en s’appuyant sur nos établissements. Avec l’urgence sanitaire, ça se fait, mais il faudra aller plus loin » précise Patrick Revoyre. De leurs côtés, les hôteliers connaissent encore un peu de répit même s’ils ferment peu à peu, au gré des clients qui partent. « On nous a demandé de faire l’inventaire des lits disponibles pour répondre si nécessaire aux besoins des personnels soignants. » Les structures d’hébergement pourraient également accueillir le public des sans-abris afin qu’ils puissent eux aussi être confinés en sécurité. « Dans les hôtels, ils pourront trouver l’hygiène nécessaire pour faire barrière au virus. »
Une profession loin d’être (r)assurée
Face à la catastrophe économique annoncée dans le secteur de l’hôtellerie, restauration, des cafés et des discothèques, les représentants de la profession espéraient que les contrats d’assurance prennent en compte les effets des catastrophes sanitaires afin que la perte d’exploitation subie soit prise en charge. Pourtant, l’amendement déposé en ce sens a été rejeté par l’assemblée nationale le 20 mars dernier.
« Chaque entreprise qui cotise, auprès d’une compagnie d’assurance, avec la garantie “perte d’exploitation” pour risque sanitaire/épidémie, doit pouvoir être prise en charge, c’est le propre de toute garantie » s’indignait le président de l’UMIH Saône-et-Loire dans un communiqué adressé aux élus. Avant de conclure : « La garantie ” perte d’exploitation” doit être respectée. Nos entreprises règlent leurs cotisations depuis des dizaines d’années, auprès des assureurs, sans avoir eu la nécessité de faire appel à elle, bien heureusement ! C’est la seule “clause de sauvegarde” permettant d’atténuer la perte drastique de trésorerie, le manque total de fonds de roulement, et, d’éviter de voir, d’ici quelques semaines, quelques mois, des milliers de dépôt de bilans, et dizaines de milliers de salariés SANS EMPLOI. »
Aletheia Press, Nadège Hubert