Louvre-Lens et Unesco : le bassin minier se reconstruit
Inscrit à l’Unesco en 2012, le bassin minier a acquis le Louvre-Lens la même année. Dix ans après, le forum Euralens dresse un bilan positif et prometteur pour le territoire.
L'accueil du célèbre Scribe accroupi, la venue du président de la République... Le Louvre Lens, qui célèbre cette année ses dix ans, est à juste titre, depuis quelques semaines, sous le feu des projecteurs. Mais le forum d'Euralens, le 11 mars, l'a démontré : cet anniversaire est aussi - et peut être même surtout - le symbole du nouvel élan qu'a su se donner le Bassin minier à partir de 2012.
A l’époque, deux choix s’offraient au territoire : tourner la page de l'Histoire minière ou s'y appuyer pour bâtir l’avenir. La fierté minière a parlé et c'est la deuxième option qui a été privilégiée. La même année, le Bassin minier bénéficie de l'inscription de son histoire minière au patrimoine mondial de l'Unesco et de l'achat concomitant du Louvre-Lens. Deux évènements phares qui ont amené des visiteurs, des entreprises et de l'emploi.
135 M€ de retombées
Le Louvre Lens a permis un véritable regain avec plus de 4,5 millions de visiteurs en dix ans. Autour de ce gros projet, 100 entreprises partenaires ont soutenu les grandes expositions, et le musée compte désormais une trentaine d’entreprises mécènes (TPE, PME et grandes entreprises) au sein du Cercle Louvre Lens. L'annexe du Louvre parisien a permis de cumuler, depuis son ouverture, près de 135 millions d’euros, soit une moyenne de 119 euros par visiteur.
Derrière cette locomotive, le Bassin minier suit le rythme. En dix ans le Pôle métropolitain de l’Artois a connu des évolutions dans tous les domaines : économique, touristique, culturel, politique, ainsi qu'auprès de la jeune génération. La revalorisation du territoire s’est faite en cinq ans, avec 66,5 millions d’euros mobilisés pour la rénovation de 680 logements équipements et espaces publics. Avec un seul but : «redonner de la fierté et améliorer le regard du territoire sur lui-même (…) tout en respectant l’identité et l’Histoire», affirme Alain Bavay, président du Pôle métropolitain de l’Artois. «On se soucie des habitants dans la Mission Bassin minier, ça ne marche pas sans leur avis», insiste Cathy Apourceau-Poly, présidente de la Mission Bassin minier depuis 2014.
De grands chantiers pour l'emploi
A l’échelle du pôle métropolitain de l’Artois, 6 129 emplois salariés privés ont été créé ; 60 projets ont été labellisés par Euralens, dont plusieurs aujourd’hui constituent les maillons clés de la Chaîne des parcs. Dans la même optique, différents pôles d’excellence se sont développés et rendent aujourd’hui crédibles les ambitions du territoire.
Aujourd'hui il faut poursuivre sur cette lancée de transition et de transmission. «Il nous faut structurer la filière économique, travailler sur la réindustrialisation. On a de grands chantiers qui restent devant nous», appuie le président du Pôle métropolitain de l’Artois, avant d’ajouter : «Nous avons la chance d’avoir un OVNI qui va arriver et sera la plus grosse unité de production de batteries électriques en France, l’usine ACC !» Sans oublier, le nouvel hôpital, ultra moderne, qui sortira de terre à Lens, à l’horizon 2024. Le bâtiment de 71 400 m² devrait coûter 280 millions d’euros.
«On a créé Mission Bassin minier pour revaloriser ce territoire. Si, aujourd’hui, nous sommes encore là, c’est que nous n’avons pas fini, conclut Cathy Apourceau-Poly. Notre but est d’améliorer la vie des habitants.»