L’Opal et Emmaüs ouvrent une résidence sociale
A Berry-au-Bac, la communauté Emmaüs dispose à présent d’une résidence qui peut abriter confortablement 42 personnes. Construit par l’Office public de l’Aisne et de Laon (Opal), le bâtiment de haute qualité environnementale a coûté 1,8 M€, budget auquel Emmaüs France et la communauté Emmaüs de Reims - Berry-au-Bac ont contribué à hauteur de 100 000 €. Preuve, s’il doit y en avoir une, que le logement social peut très bien s’implanter harmonieusement dans un village de l’Aisne.
Des autres communes axonaises, bien des originalités distinguent Berry-au-Bac où résident 600 habitants. Traversé d’une route nationale, le village est situé juste à la frontière de l’Aisne et de la Marne, plus près de Reims que de Laon. On y voit le monument national aux chars d’assaut et la rivière Aisne sortir de son lit quand il a beaucoup plu ou neigé.
Bien des gens, de l’Aisne ou de la Marne, se rendent à Berry-au-Bac pour aller chiner dans l’immense magasin de sa communauté Emmaüs. Celle-ci existe ici depuis 1984 et fait travailler sur place une trentaine de compagnes et de compagnons (récupération, tri et revente d’objets de tous les types : textile, meubles, vaisselle, électroménager, outils, vélos, etc.). Et c’est à ce point de grande fréquentation publique que le chiffre d’affaires annuel de la communauté a été l’an passé de 670 000 €. Il faut noter que la communauté Emmaüs de Berry-au-Bac bénéficie d’une convention de la communauté d’agglomération Reims Métropole lui permettant, un samedi sur deux, de trier les arrivées dans ses déchetteries avant qu’elles ne soient dispersées dans les bennes.
Chambres individuelles et doubles
Il a y a peu, Berry-au-Bac a reçu la visite des hautes instances d’Emmaüs France, venues inaugurer “le Bateau”. C’est le nom donné par les compagnes et compagnons de la communauté de Reims – Berry-au- Bac à la résidence sociale flambant neuve construite à proximité de ses locaux et hangars commerciaux.
La nouvelle résidence porte sur l’un de ses pignons le portrait de l’abbé Pierre. De haute qualité environnementale (avec des panneaux solaires sur la façade sud), le bâtiment inspiré de l’histoire d’une goélette bretonne (d’où son nom) a été conçu par l’architecte Thierry Abarnou après maintes consultations des compagnes et compagnons d’Emmaüs à travers la France.
La nouvelle résidence élève trois niveaux et contient 30 chambres individuelles avec lavabo (deux chambres se partageant une douche et des toilettes mitoyennes) et six chambres doubles avec salle de bains. Le bâtiment, qui contient aussi une cuisine de collectivité, un réfectoire, une lingerie, un vestiaire, un local de détente et des bureaux, peut abriter 42 personnes.
C’est l’Opal de l’Aisne qui, sollicité par la communauté Emmaüs, s’est chargé de la construction de la résidence qui a nécessité un budget de 1,8 M€ auquel ont contribué principalement la Caisse des dépôts et consignations (1 M€), l’Etat, la région, Picardie, le département de l’Aisne et Emmaüs France et sa communauté de Reims – Berry-au-Bac (à hauteur de 0,1 M€).
Un exemple pour d’autres projets
La communauté, à laquelle appartient le terrain, loue donc à l’année le Bateau à l’Opal de l’Aisne, moyennant un loyer annuel de 46 000 €. « Et c’est ainsi que nous pouvons accueillir dans un habitat digne, pour un loyer de 100 € par personne, un homme, une femme, un couple, une famille ayant connu la grande exclusion », précisent les responsables de la communauté,
La communauté Emmaüs de Reims – Berry-au-Bac assure la gestion de la résidence sociale aux chambres spacieuses, bien équipées et bien éclairées. « Le Bateau va nous permettre de faire mieux et de faire plus, assurent ses responsables. Il est l’oeuvre de tous : de nous qui sommes présents, mais aussi de toutes les femmes et de tous les hommes qui se sont succédé. »
La résidence sociale de la communauté Emmaüs de Berry-au-Bac servira, à coup sûr, d’exemple à d’autres projets semblables en France, aussi bien quant au montage du dossier financier que de la qualité de la construction et de sa gestion quotidienne dans un village de 600 habitants.