LMH diversifie son offre pour être plus attractif

Bailleur social de la Métropole Européenne de Lille, LMH – Lille Métropole Habitat – mène des actions profondes pour affronter les transformations sociétales. Transition énergétique, réhabilitation du patrimoine, disponibilité foncière... Autant d'enjeux que LMH prend à bras le corps pour continuer de jouer son rôle d'acteur de la ville.

La résidence Le 1900. © Laurent Mayeux
La résidence Le 1900. © Laurent Mayeux

Cela fait un an qu'Anne Voituriez a pris la présidence de LMH. Rejointe en mars dernier par Maxime Bitter nommé à la direction générale, la maire de Loos et vice-présidente de la MEL chargée de l'habitat et du logement, sait que d'importants chantiers l'attendent pour que l'office public de l'habitat réponde à ses missions d'intérêt général dans le domaine de la politique de la ville.

LMH gère un parc de 35 000 logements (environ 100 000 personnes logées), soit un quart du parc social de la MEL et la moitié du parc social lillois. 70% du parc de LMH est situé dans des quartiers prioritaires de la ville. Parmi l'un des principaux enjeux dans les années à venir pour LMH – et comme pour l'ensemble des HLM –, la réhabilitation des logements : «Un tiers de nos logements sont en étiquette E, F ou G, avec des consommations énergétiques trop importantes. D'ici 2025, l'Etat nous demande de réhabiliter les logements classés G (qui seront interdits à la location en cas de non réhabilitation, ndlr), puis les F avant 2028 et enfin les classements E avant 2034» détaille Anne Voituriez.

Impossible d'aller plus vite que l'inflation

«Autant aller plus loin que la réglementation. L'idée serait de répondre à d'autres enjeux demandés les locataires : davantage d'espaces, de maisons (actuellement les maisons ne représentent que 8% du parc de LMH, ndlr), de diversité du peuplement, etc. Investir plus dans une réhabilitation, c'est proposer plus de qualité dans le logement» ambitionne Maxime Bitter.

Avec un budget moyen de 85 000€ par réhabilitation par logement, l'enveloppe globale pour les 9 500 logements de LMH serait donc de l'ordre de 850 M€. «C'est un investissement colossal. Nous savons que la réponse à la sobriété énergétique est dans nos parcs mais il faut aller plus vite que l'inflation. Ce n'est pas possible.»

Chaque année, les recettes des loyers représentent 130 M€ alors que les dépenses de l'office sont de l'ordre de 120 M€. 10 M€ restants qui paraissent bien maigres – et auxquels il faut retrancher le poids de la dette à 6 M€ – pour faire face au montant des réhabilitations estimées. Parmi les solutions envisageables, l'augmentation des loyers. «Aujourd'hui nous assumons de devoir augmenter les loyers sur l'Indice de Révision du Logement (IRL) parce que nous sommes face à un vaste programme de réhabilitation» avoue Maxime Bitter.

La guerre du foncier

Présent sur des projets ANRU à raison de 2 200 logements, LMH veut aussi sortir des zones géographiques sur lesquelles il est historiquement présent, mais aussi pour trouver de la place là où il n'y en a plus sur la métropole lilloise. «La MEL nous demande au minimum 300 nouveaux logements par an. Notre programmation 2022 table sur 260 logements. Il y a très peu de foncier et nous allons là où les promoteurs peuvent construire» poursuit Maxime Bitter. L'office public fait donc son arrivée sur des territoires comme les Weppes ou du nord de la métropole, à Quesnoy-sur-Deûle et à Bondues par exemple.

Et puisque le foncier fond comme neige au soleil, LMH mise aussi sur de nouveaux gisements comme les grands sites industriels en reconversion, en partenariat avec l'Etablissement Public Foncier ainsi que sur les bureaux vieillissants. «Le monde de l'immobilier tertiaire est en crise profonde. Nous venons d'acquérir un bien de 1 000 m² rue Nationale à Lille et de 2 500 m² rue Gambetta et nous avons encore d'autres idées. Les enjeux sont colossaux. LMH a besoin de construire un choc d'attractivité, que ce soit en diversification de logements, en choix géographiques, etc.»