LME investit pour mieux se relever

LME a dressé, comme chaque année, son bilan d'activité pour l'année précédente. En cette période perturbée, le directeur général, David Iroz, a tout de même invité presse et élus locaux à visiter le ventre de cette usine du groupe italien Beltrame. Sans surprise, l'activité a du mal à se relever de la crise de la Covid-19. Mais LME mise sur la flexibilité et la diversification pour remonter la pente.

Collaborateur en action.
Collaborateur en action.

Le mois dernier, l’usine LME, fleuron de la région spécialisé dans le recyclage d’acier en produits laminés, nous a accueillis à Trith-Saint-Léger. Une exception puisque David Iroz ne se souvient pas avoir ouvert les portes de son aciérie et de son laminoir aux journalistes depuis son arrivée à la direction générale, en 2015.

Et le spectacle valait le détour. Dans un bruit incessant, sous une forte chaleur et dans une pénombre éclairée par le métal en fusion, 3 000 tonnes d’acier sont coulées par jour. Des centaines de camions, chargés de produits laminés façonnés en 600 formes différentes, partent quotidiennement sur les routes de toute l’Europe, principalement pour des clients du BTP.

-10% à cause de la Covid-19

Malgré ces chiffres qui donnent le tournis, Beltrame LME avoue avoir souffert d’une baisse de 10% de son chiffre d’affaires (271 M€) entre 2018 et 2019. La faute à un contexte géopolitique qui rend la bonne santé du secteur assez aléatoire. «Nous avions l’habitude de connaître des cycles de quatre à cinq ans, bons ou mauvais, mais nous avions une meilleure lisibilité, explique David Iroz. De nos jours, nous parlons de cycle de six mois tout au plus. Le marché est extrêmement volatile.» Et la crise de la Covid-19 n’arrange rien : l’usine a enregistré une baisse du chiffre d’affaires de 10% supplémentaire à cause d’un arrêt total de la production du 17 mars à fin avril. «Nous avons utilisé ce mois pour remettre en place tous nos protocoles de sécurité, continue le DG. Depuis, nous sommes revenus à notre rythme de croisière, mais pas sur le marché. En attendant, nous reconstituons notre stock d’environ 70 000 tonnes. Il avait baissé à 50 000 tonnes durant la première partie de l’année 2020.» Le marché de LME dépend principalement de l’activité de ses clients du BTP, mais, pour le moment, ce secteur doit lui aussi rattraper son retard. «Nous restons confiants car le BTP est le premier secteur à bouger dès que la reprise est là», affirme David Iroz.

Nouveau produit d’ici 2021

D’ailleurs, son usine ne cesse pas de recruter, encore aujourd’hui. Ce qui fait de LME la filiale comportant la plus jeune population du groupe Beltrame (aussi présent en Italie, en Suisse et en Roumanie), avec une moyenne d’âge de 37 à 38 ans parmi ses 506 collaborateurs actuels. «Cependant, on ne peut pas rester en surcapacité de production (environ 20%) indéfiniment», concède le DG.

Comme à son habitude, l’entreprise compose avec la demande. Entre 2016 et 2019, 40 millions d’euros avaient déjà été injectés dans l’adaptabilité des outils de production. D’ici 2021, LME ira plus loin puisque David Iroz et son équipe travaillent à l’élaboration d’un nouveau produit pour la construction qui n’existe pas encore sur le marché. A terme, cette nouvelle production pourrait occuper 10% de l’activité sur le site.

Aciérie de LME.