«L'investissement est la voie de la reprise»

Nord capital partenaires fête ses dix ans à l'heure où les PME et ETI ont plus que jamais besoin de fonds propres pour préparer leur avenir. La société de gestion créée par le Crédit agricole Nord de France et Turenne capital veut investir au service des entreprises pour soutenir le territoire.

Christophe Deldycke, président de Nord Capital Partenaires et Christian Valette, directeur général du Crédit Agricole Nord de France.
Christophe Deldycke, président de Nord Capital Partenaires et Christian Valette, directeur général du Crédit Agricole Nord de France.

En 2010, le Crédit agricole Nord de France et Turenne capital s’associaient pour créer la société de gestion Nord capital partenaires (NCP), devenue le premier investisseur en Hauts-de-France. Présidée par Christophe Deldycke, NCP accompagne en fonds propres près de 70 entreprises régionales pour 220 M€ sous gestion dédiés au territoire. Des investissements réalisés à travers Nord capital investissement – la plus importante des sociétés de capital-investissement des entités régionales du Crédit agricole avec 140 M€ de fonds propres –, huit fonds d’investissements de proximité (FIP) représentant 55 M€ d’actifs souscrits par des personnes physiques et la société d’investissement CAP3RI, dédiée aux projets relatifs à rev3 pour plus de 30 M€ d’actifs. «Au-delà de l’avantage fiscal, ces FIP ont généré des rendements supérieurs de près de 10%, et nous avons lancé, en juillet dernier, le fonds Regain 340, avec 51 M€ et une ambition de 200 M€. Nous espérons soutenir les premières opérations dans quelques mois», se réjouit Christian Valette, directeur général du Crédit agricole Nord de France. Et de rappeler que sur le Nord – Pas-de-Calais, 5,3 milliards d’euros de PGE ont été distribués à destination de 24 000 bénéficiaires, dont 16 000 dans le Nord (pour 4 milliards d’euros) et 8 000 dans le Pas-de-Calais (pour 1,3 milliard d’euros), sur les 7 milliards d’euros de PGE distribués sur l’ensemble des Hauts-de-France. «Les PGE restent une solution à long terme, mais nous nous préparons à une montée des risques. Les dispositifs de soutien masquent une réalité. Le Nord – Pas-de-Calais a la chance d’avoir une diversité de secteurs d’activité sur son territoire, qui permettent de minimiser les risques», complète Christian Valette.

Une responsabilité d’accompagnement

«NCP est née de la crise de 2008. Aujourd’hui, c’est une réponse clé à la nouvelle crise que nous vivons. Quand on soutient l’entreprise d’un territoire, c’est tout le territoire que l’on aide dans sa globalité», poursuit Christophe Deldycke. De 300 000 € à 20 M€, NCP accompagne en fonds propres les entreprises régionales dans leurs opérations de croissance et de transmission ; elles sont près de 70 contre 20 il y a dix ans. Plus de 180 M€ ont été investis en dix ans, à l’image des opérations avec Nord coffrage, Cousin biotech, Canard Street, Advitam… «Il ne faut surtout pas stopper les projets d’investissements ; 60% de la création de la valeur émane des projets de croissance. Les chefs d’entreprise sont très à l’écoute, ils ont compris qu’il fallait continuer à grandir malgré un contexte difficile. Ils ont conscience que l’investissement est la voie de la reprise», assure-t-il. Certes, NCP s’adresse essentiellement aux grosses PME et aux ETI, et ne comble pas les difficultés rencontrées par les TPE. «Les outils de fonds propres n’existent quasiment pas pour les artisans/commerçants. Pour ce tissu qui assure le lien social et économique, notre rôle est de les accompagner à travers des pauses de crédit», ajoute Christian Valette, mettant en lumière les 45 M€ d’échéance de prêts mis en pause depuis le confinement.

Ouvrir son capital pour assurer l’avenir

La banque l’assure : c’est plus que jamais le moment d’ouvrir son capital et de franchir le pas de l’investissement. Et Christophe Deldycke d’aller plus loin : «Nous n’avons jamais eu autant de fonds propres qu’aujourd’hui pour investir dans les entreprises. Il faut déployer cette ressource financière et débloquer le verrou dans la tête des chefs d’entreprise.»