L'Insee et la Région auscultent les aînés
L’Insee et le Conseil régional ont mené une étude conjointe pour apprécier la tendance démographique sur le secteur de l’emploi marchand et non marchand des seniors. Nos “aînés” (ceux qui ont entre 50 et 69 ans) étaient 875 000 en 2009. Ils devraient être 439 000 (soit près de 30% des actifs) à cesser leur activité d’ici la fin de la prochaine décennie. La génération du baby-boom prend sa retraite avec des enjeux conséquents : quels besoins de formation dès à présent ? quels métiers se retrouveront en tension ? quels risques sur la pérennité des certains métiers déjà en tension ? La tendance au départ montre que celui-ci est plus précoce quand le travail a été pénible et que le salarié a travaillé très jeune. Dans le secteur du service aux particuliers, les besoins seront énormes : l’Insee estime en effet qu’ils seront 66 000 à quitter le travail, soit 15% des départs cumuls régionaux. Les seniors issus du monde de l’industrie vont avoir du mal à trouver leurs successeurs même si l’emploi industriel ne se renouvelle pas totalement. On compte des taux de retraits très élevés dans l’industrie légère (35%) et dans la mécanique et le travail des métaux (34%). Dans le secteur sanitaire, le vivier d’emploi est dense et affiche des taux de retrait importants : 35% pour les médecins et assimilés, soit 37 000 emplois. De quoi aggraver la fracture médicale territoriale… Si les reprises ou transmissions d’entreprise ne sont pas intégrées dans l’étude, on observe que les départs des dirigeants de TPE et de PME sont plus tardifs que ceux des employés du même secteur. «La revente de leur affaire y est très certainement pour quelque chose», indique Arnaud Degorre, directeur adjoint de l’Insee. Le départ des seniors interpelle donc fortement les élus régionaux sur une de leurs compétences principales : la formation. Déjà 14 contrats d’objectifs et de moyens ont été signés avec 70 organisations professionnelles. Autre question à ne pas négliger : nos aînés resteront-ils dans la région ? Il faut l’espérer afin que l’économie résidentielle continue de tourner.