L'innovation au profit de l'environnement
Plus durables, plus pratiques, plus respectueux... les emballages alimentaires se doivent d'être innovants, dans un contexte réglementaire qui se durcit et face à un consommateur soucieux de préserver la planète. Malengé packaging, à Flers-en-Escrebieux, a pris ce virage depuis 2015 en proposant un emballage souple 100% recyclable.
Stefan Kirstetter a repris l’entreprise en 1999. Cette «vieille dame à l’esprit de start-up» est née en 1908. Plus de 110 après, elle a bien changé : spécialisée dans le marché des imprimés de gestion, la PME d’une vingtaine de salariés s’est réorientée vers le marché de l’emballage souple, à l’arrivée de Stefan Kirstetter. Produits bio et de beauté, café, semences… Malengé packaging travaille aujourd’hui avec de grands noms de l’industrie agroalimentaire et cosmétique, pour un chiffre d’affaires de 4,5 M€. A l’occasion de la 4e édition des Rencontres régionales de la recherche et de l’innovation, le dirigeant et chef de projet au Centre technique du papier participera à une conférence sur les tendances du packaging alimentaire de demain et les projets innovants(1). Si l’emballage 100% recyclable est sorti des usines de Flers-en-Escrebieux depuis 2018, sa conception a été le fruit d’un travail de trois ans de R&D, en lien avec le Centre technique du papier (qui œuvre pour la recherche et la technique des pâtes et papiers), pour allier durabilité, respect de l’environnement, mais aussi qualité de protection des produits contenus, indispensable aux contraintes industrielles. «Le principal acteur de cette transformation, c’est le consommateur qui veut un emballage recyclable. Les industriels s’y sont donc mis», analyse le dirigeant. C’est d’ailleurs devenu un objectif à atteindre pour la PME qui veut passer de 6% d’emballages 100% recyclables actuellement à 35% d’ici trois ans, et de réduire à zéro la fabrication d’emballages non recyclables (plastique, aluminium…).
Engagés dans rev3
La gamme d’emballages 100% recyclés est donc fabriquée à partir de papier, dont 96 à 98% peuvent être revalorisés. Le défi est de taille pour trouver le traitement adéquat des surfaces, sans altérer le produit et tout en maintenant la gestion de la productivité des industriels. La PME a d’ailleurs amélioré l’emballage, passant d’une contenance de 450 à 500 grammes maximum, jusqu’à 1,5 kg. «Chaque papier a une incidence sur le résultat final. Nous réalisons beaucoup de recherche sur les modes de fermetures et les fonctionnalités de l’emballage, alors qu’il y a cinq ans, on ne savait même pas ce qu’était la R&D ! Aujourd’hui, on ne peut plus faire sans.» Chaque année, Malengé packaging transforme près de 15 millions de mètres carrés de matières, tous supports confondus (plastique, papier…). Intégrée à la dynamique rev3, la PME s’est entièrement engagée dans une démarche d’économie circulaire, sur un marché à l’origine quelque peu éloigné du concept. Et Stefan Kirstetter d’espérer la création d’un label, preuve de son engagement et de son implication. «Cela a un impact très positif sur nos collaborateurs mais aussi auprès des clients. Notre façon de produire tient compte de la protection de l’environnement. Nous devons être exemplaire et jouer le jeu.»
(1) Lundi 30 novembre de 14h à 17h45, format 100% digital.