L'industrie plasturgique est à la croisée des chemins

En 2013, la région Nord-Pas-de-Calais conforte sa 3e place dans la plasturgie française. Cependant, ce statu quo ne pourra se maintenir qu'à partir d'un changement de stratégie globale de la filière.

Chiffres clés. A l’échelon régional, la filière affiche un chiffre d’affaires de l’ordre de 3 Mds€, plus de 0,7 Mds€ de valeur ajoutée et un chiffre d’affaires moyen de 10 M€.

En termes d’effectifs, la taille moyenne des entreprises est de 43 salariés. Mais 59% des entreprises ont moins de 20 salariés. La plasturgie représente 5,4% des emplois industriels de la région, soit 13 000 salariés.

 La filière plasturgique et ses marchés. Le dynamisme de la plasturgie régionale attire encore aujourd’hui plusieurs leaders mondiaux du secteur tels que Faurecia, Plastic Omnium et Mecaplast.

La filière dispose d’une clientèle très variée en termes de secteurs d’activité. L’automobile, plus précisément les équipementiers automobiles, est son principal client, soit un tiers des commandes, affichant un chiffre d’affaires moyen de 24,1 M€. Néanmoins, il faut noter que les trois quarts des entreprises régionales ne sont pas directement concernées par l’automobile. Les autres secteurs qui soutiennent le chiffre d’affaires de la filière plasturgique comprennent l’agroalimentaire avec 15% des commandes dont l’essentiel des activités est lié à l’emballage, le BTP avec 10% des commandes.

Le secteur en vogue est celui de l’aéronautique, avec 87% des entreprises clientes qui y sont en croissance. Par contre, il ne représente que 0,3% du chiffre d’affaires de la filière. D’autres  secteurs comme celui de l’agroalimentaire et de l’agriculture sont également des marchés porteurs. Concernant le secteur de l’automobile et du BTP, une entreprise sur dix positionnée sur ce marché déclare être sur un marché en déclin.

Sur son marché, la filière plasturgique réalise 50% du chiffre d’affaires avec des entreprises clientes françaises, dont 18% en région. L’autre moitié du chiffre d’affaires est réalisée à l’export, dans 148 pays différents. Cependant on note que les exportations ont tendance à se concentrer sur les marchés de proximité, comme celui de la Belgique avec 23% des exportations. Au total, selon les Douanes, ce sont 464 M€ de produits qui ont été exportés en 2012.

 Degré de dynamisme de l’industrie plasturgique. Au niveau de la gestion des ressources humaines, les entreprises de la filière n’ont été que 37% à recruter en 2013, soit un total de 250 personnes. Les secteurs les plus actifs dans le recrutement ont été le ferroviaire, l’électronique, l’agroalimentaire et l’énergie. On peut ajouter que la moitié des entreprises de la filière sont enclines à mettre en place des formations, et plus spécifiquement celles qui disposent d’une direction des ressources humaines structurée. Quant aux différents leviers d’investissement, ils n’ont été activés que par 30% des entreprises de la filière. Cette aversion au risque s’explique principalement par le degré d’instabilité qui entoure la conjoncture économique. Ceci explique pourquoi les plus gros investissements entrepris par les entreprises de la filière se concentrent au sein de marchés matures.

 Les axes de développement à privilégier. Dans un environnement très concurrentiel, les entreprises de la plasturgie régionale se doivent d’affiner leur stratégie. Aujourd’hui, elles sont sérieusement menacées par les pays à bas coût qui disposent d’une productivité élevée et d’une rentabilité supérieure. Par conséquent, il est prioritaire de mener de front trois stratégies.

La diversification des produits impose un degré d’innovation important via le développement de nouvelles technologies. Selon 65% des dirigeants, les évolutions technologiques auront un impact sur leur métier dans les cinq ans à venir alors que pour 33% d’entre eux, l’adaptation des équipements apparaît incontournable.

L’optimisation des coûts est essentielle afin d’optimiser les marges et de pouvoir, in fine, investir et poursuivre un développement stratégique cohérent à moyen et long terme.

La dynamisation des politiques commerciales doivent permettre aux entreprises de maximiser les prises d’ouverture sur l’extérieur et de tisser un réseau de partenariats solide pour se créer de nouvelles formes de relations commerciales.

Face à la mise en place de ce plan stratégique en trois axes, la plasturgie du Nord-Pas-de-Calais se doit non seulement d’affronter les aléas de la conjoncture économique mais aussi résoudre des problèmes opérationnels tels que les difficultés liées au recrutement. Il s’avère que la baisse de l’emploi est une tendance lourde au sein de l’ensemble des secteurs industriels.

Au regard des caractéristiques générales de l’environnement de la plasturgie régionale, il est crucial que les entreprises de la filière pérennisent leur position avantageuse sur le marché local en proposant des produits innovants et adaptés aux exigences du marché. Mais elles doivent aussi s’impliquer davantage à l’international à partir de stratégies à l’export plus ambitieuses.

A terme, l’objectif pour les entreprises du secteur est de disposer d’un positionnement concurrentiel avantageux afin de renforcer leur compétitivité sur le marché.

 Note : Les statistiques relèvent de l’étude réalisée par la CCI de région Nord de France – pôle plasturgie.