Limiter la casse...
10 000 à 20 000 PME pourraient se trouver en grande difficulté dans les prochains mois, selon la CPME. 5 à 10 % des sociétés en France pourraient être concernées selon la Compagnie nationale des commissaires aux comptes
Pas un scoop, les dommages collatéraux de la crise sanitaire n’ont pas encore fait tous leurs dégâts. Histoire de limiter la casse, le gouvernement a présenté, début juin, de nouvelles mesures sous l’étendard : «Accompagnement des entreprises dans la sortie de crise». Détecter, orienter, accompagner ! Les trois maîtres mots de ce nouvel opus étatique à destination de l’écosystème entrepreneurial. Détecter les difficultés avec une mobilisation de la DGE, des Urssaf, de la Banque de France, de la DGFIP appelées à croiser leurs données, mise en place d’un numéro (0 806 000 245) permettant d’aiguiller les entreprises fragilisées, désignation d’un conseil départemental à la sortie de crise. Orienter avec, de nouveau, une forte implication des commissaires aux comptes, experts-comptables, banques, greffiers des tribunaux de commerce, des réseaux consulaires. Accompagnement financier et judiciaire. PGE prolongé, prêts exceptionnels pour les petites entreprises, avances remboursables et prêts bonifiés pour les PME, mise en place de plans d’apurement des dettes fiscales et sociales avec un souci «de sur-mesure», comme l’a indiqué Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. Cette palette de solutions financières ne se suffira pas à elle-même. La redondante problématique de faire connaître à temps, de la part des dirigeants, leurs difficultés est de nouveau présente. «Lorsque les difficultés apparaissent, la méconnaissance des dispositifs existants, la crainte d’une atteinte à la réputation voire la honte font malheureusement souvent perdre aux chefs d’entreprise un temps précieux pour analyser la situation et la redresser», assure Éric Dupont-Moretti, le ministre de la Justice. Les mesures de prévention (conciliation, mandat ad hoc) sont mises au goût du jour et estampillées «sortie de crise.» Une procédure collective simplifiée pour les petites entreprises, le traitement de sortie de crise, est créée «pour permettre de rebondir grâce à une restructuration de leur dette.» Reste aux conseils des entrepreneurs à les faire connaître et surtout reconnaître. Depuis des années, ils tentent de le faire. Force est de constater que le message a toujours du mal à passer. Cette sortie de crise pourrait être, enfin, le déclencheur. Ce n’est pas un souhait, c’est une véritable nécessité pour tenter de préserver tout un pan de nos économies locales....