Lille en tête des territoires de France pour l’entrepreneuriat social et solidaire
Selon un baromètre, la capitale nordiste est le terreau le plus favorable à l’émergence et au développement de projets d’économie sociale et solidaire laquelle représente en Nord-Pas-de-Calais 11,3% de l’emploi régional dans le secteur privé.
C’est une distinction dont la ville de Lille est fière. Au point que Christiane Bouchart, élue au en charge de l’économie sociale et solidaire, n’a pas hésité à l’évoquer à l’une des dernières réunions du conseil municipal. L’enquête 2012 du Best (Baromètre de l’entrepreneuriat social des territoires) a classé Lille au top 1 des villes de France où le contexte est le plus favorable pour le développement de projets d’économie sociale et solidaire (ESS). Les entrepreneurs interrogés se disent globalement satisfaits de la politique publique et de l’implication des acteurs publics locaux en faveur de l’entrepreneuriat social. “De plus, Lille est l’aire urbaine où la satisfaction des politiques d’achats publics et privés est la plus reconnue par les entrepreneurs sociaux”, indique le baromètre Best.
Au-delà de la métropole lilloise, le Nord-Pas-de-Calais comptait en 2009, selon l’Insee, 10 618 établissements employeurs en économie sociale et solidaire, dont 84,6% d’associations et 11,8% de coopératives. L’ensemble de ces structures représente un peu plus de 148 000 emplois, soit 11,3% de l’emploi régional. Des résultats à attribuer en partie à la politique régionale de soutien à ce secteur de l’économie. Politique qui repose sur une convention-cadre signée en 2009 autour d’objectifs d’aide à la structuration du secteur, à la création et au développement d’activités. Mais bien avant cette convention-cadre, un Plan régional de développement de l’économie sociale et solidaire (PRDESS) inscrit au Schéma régional de développement économique (SRDE) avait été signé en 2003. “Sur la métropole lilloise, le soutien apporté à l’économie sociale et solidaire progresse, indique Christiane Bouchart. Nous avons voté l’année dernière un plan de développement de l’économie sociale et solidaire qu’on met aujourd’hui en oeuvre. On a aussi un appel à projet permanent qui permet d’apporter une aide allant jusqu’à 150 00 euros au démarrage et au développement de structures dans ce domaine… Nous accompagnons aussi les territoires qui souhaitent porter des projets dans ce champ de l’économie…”
Replic. Une des dernières-nées sur la métropole lilloise dans ce champ de l’entrepreneuriat social est Replic, sorte d’incubateur ayant vu le jour en mai dernier à Lille et dont la mission est de faire émerger des coopératives d’intérêt collectif. Première structure actuellement en gestation : la Table de Cana, un traiteur qui propose l’insertion à travers la restauration. Autre projet, un centre d’innovation socio-économique destiné à héberger les structures de l’ESS devrait sortir de terre d’ici fin 2013 à la Portede- Valenciennes à Lille. Des clauses spéciales permettent de réserver des parts de certains marchés publics pour les entreprises de l’ESS.
Aujourd’hui, l’économie sociale et solidaire constitue en région un domaine économique à part entière avec ses structures d’accompagnement, des outils financiers spécifiques, des actions de formation et d’information. Des actions souvent menées et coordonnées par deux principales têtes de réseaux : l’Apes (Acteurs pour une économie sociale et solidaire) et la Cress (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire).
En région, trois principaux secteurs d’activité dominent l’économie sociale et solidaire : l’action sociale qui pèse 44,3% des emplois, l’enseignement à 19,6% et la santé à 9,6%. Quasiment tous les domaines d’activité sont investis, même le secteur de l’énergie. Et, dans ce secteur, une des dernières structures qui devrait voir le jour les semaines à venir se dénomme Solis. Une coopérative qui ambitionne d’installer des panneaux photovoltaïques de grande surface afin de permettre à tout citoyen d’investir dans la production d’énergie solaire. Dans le secteur de la petite enfance, Christiane Bouchart annonce pour 2013 le projet d’une coopérative de garde d’enfants sur Lille.
Et à l’échelle de la France, les acteurs attendent davantage de l’Etat après la nomination pour la première fois d’un ministre (Benoît Hamon) en charge de l’Economie sociale et solidaire.