Lille dans les starting-blocks pour accueillir l'Agence européenne du médicament

Des huit villes françaises qui s'étaient portées candidates, c'est donc Lille qui a été retenue par l'Etat pour porter les chances de la France pour accueillir l'Agence européenne du médicament.

 

L’Hôtel Matignon a annoncé la décision du Président de la République et du Premier ministre de présenter la candidature de Lille à l’accueil de l’Agence européenne du médicament le 19 avril dernier. Chacun sait que, dans la perspective de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, cette Agence, créée en 1995 et basée à Londres, devra être relocalisée au sein d’un État membre de l’Union européenne : en effet, on imagine mal que la Grande-Bretagne puisse la conserver sur son territoire à l’issue des négociations qu’elle a ouvertes avec l’Union européenne sur le Brexit.

Huit villes françaises s’étaient portées candidates pour l’accueillir : Lens-Liévin, Lille, Lyon, Montpellier, Nice, Paris-Sud – Villejuif, Strasbourg et Toulouse. Un comité d’audition, coprésidé par Geneviève Fioraso, ancienne ministre, et François Philizot, préfet, et composé de représentants des administrations centrales concernées (santé, économie et finances, affaires étrangères, secrétariat général des Affaires européennes et commissariat général à l’Egalité des territoires), a examiné leurs dossiers de candidature aux fins d’identifier de façon objective, indique le communiqué, le territoire dont les caractéristiques et les atouts offriraient à la France, dans les négociations à venir avec les autres États membres, les meilleures chances de succès pour accueillir l’Agence. Parmi les critères d’appréciation figuraient en particulier l’implantation (espace, équipement, coût), l’accueil des agents expatriés et de leurs familles (établissements scolaires internationaux notamment), l’accessibilité (transports, présence d’un aéroport international, offre hôtelière), ainsi que l’attractivité de l’environnement socio-économique. Les mesures d’accompagnement proposées pour garantir un accueil de qualité des personnels et l’installation dans de bonnes conditions de l’Agence ont également été prises en compte.

A l’issue des auditions qui se sont tenues les 12 et 13 avril, le comité d’audition a proposé de présélectionner trois candidatures : Lille, Lyon et Paris-Sud – Villejuif. Après avoir entendu la commission et après avis des ministres concernés, ce sont donc le Président de la République et le Premier ministre qui ont décidé de présenter au nom de la France la candidature de Lille.

Matignon a rappelé et mis en avant que «Lille est idéalement située au cœur de l’Europe, à 40 min de Bruxelles, 1 heure 20 de Londres et 1 heure de Paris, (qu’elle) bénéficie d’une très bonne accessibilité s’appuyant sur l’aéroport international Roissy – Charles-de-Gaulle situé à 50 min en TGV de Lille (25 allers-retours par jour) (et que) la France dispose d’un écosystème de santé (recherche, innovation, industrie) exceptionnel, dont Lille est l’un des pôles majeurs».

Le choix de Lille a naturellement réjoui les porteurs de sa candidature, la mairie de Lille, la Métropole européenne de Lille et la Région Hauts-de-France. Lille «est désormais la seule et unique candidature française portée devant les institutions européennes pour la relocalisation de l’agence européenne», «Lille, en concurrence avec sept autres villes pour porter la candidature, a démontré son attractivité et son dynamisme», se sont félicités Martine Aubry, Damien Castelain et Xavier Bertrand, en ne manquant pas d’insister sur les atouts du chef-lieu de la région Hauts-de-France : «au carrefour stratégique de l’Europe, premier point de contact du Royaume-Uni sur le continent européen, son réseau d’infrastructures de transport ultraperformant, ville connectée à la fois à l’Europe et au reste du monde, écosystème innovant en matière de santé...», mais aussi la disponibilité d’une offre immobilière correspondant aux attentes de l’Agence, un bassin de 78 millions de consommateurs (le 3e plus grand au monde après ceux de New York et Tokyo), une offre culturelle, artistique et sportive diversifiée…

Avec de tels atouts, on pourrait espérer la partie gagnée devant les instances européennes, mais il faut se souvenir que déjà en 1993 Lille était finaliste et qu’elle avait finie deuxième. Les chefs d’Etat et de gouvernement n’auront que l’embarras du choix. Ils pourraient se décider dès juin. Lille croise les doigts !