Lille Art Up ! sonne la reprise pour Lille Grand Palais

Après plus d'une année de pandémie, l'activité culturelle reprend tout juste à Lille Grand Palais, avec son incontournable événement «Lille Art Up !». Jacques Richir, président de Lille Grand Palais, et Philippe Blond, directeur général, font le point sur un période difficile mais riche en apprentissages.


@maxime dufour photographies
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La dernière conférence de presse de Lille Grand Palais avait eu lieu en janvier 2020. «Nous étions dans l'euphorie de vous présenter les résultats d'une année 2018-2019 exceptionnelle», se rappelle Philippe Blond. Le complexe venait d'effectuer son deuxième meilleur chiffre d'affaires depuis sa construction, soit 20,5 millions d'euros. 

Puis est arrivé le mois de mars 2020 et l'annonce du premier confinement pour contrer le coronavirus. L'activité au Grand Palais a dû être arrêtée brutalement alors que les œuvres exposées pour Lille Art Up ! étaient sur le point d'être accrochées aux murs. «C'était un moment terrible. Aujourd'hui, nous reprenons la saison avec cette nouvelle édition d'Art Up ! C'est une manière de boucler cet épisode. L'inauguration sera un moment fort en émotion», prévoyait le directeur général il y a quelques jours. Cent quatre galeristes, dont 18 étrangers, sont représentés à l'événement, qui prendra fin le 27 juin. «Depuis l'édition prévue en 2020, nous n'avons perdu personne en route», se félicite l'équipe.

Se diversifier pour ne pas fermer

«Ces 15 derniers mois ont été une vraie aventure humaine avec nos clients», continue Philippe Blond. Et 90% des demandes de report d'événements ont été satisfaites. Les équipes de Lille Grand Palais ont dû faire et refaire les plannings, y compris pour la partie spectacle au Zénith. Certaines dates ont été reprogrammées trois voire quatre fois. «C'était un vrai tétris.»

Car il a fallu composer avec les vagues successives de la Covid-19 et avec la stratégie de stop and go imposée par le Gouvernement : lors de la réouverture temporaire du lieu l'été dernier, Lille Grand Palais a tout de même réussi à sortir deux productions inédites : "Bière expérience" et "Instants yoga".

Jacques Richir, président de Lille Grand Palais, et Philippe Blond, directeur général.

Même pendant les différents confinements, «absence d'activité événementielles ne signifiait pas absence d'activité tout court», rappelle le directeur général. En effet, le complexe n'a pas fermé ses portes mais a fait preuve d'adaptation.

En avril 2020, le hall Londres et l'espace Jeanne de Flandre ont ainsi été transformés en centre d'examen et ont accueilli 1 700 candidats.

De novembre 2020 à février 2021, le Zénith est quant à lui devenu un centre de test, puis, depuis le 6 avril, un centre de vaccination.

Par ailleurs, 1 000 heures de formation ont été dispensées aux équipes pour s'adapter aux nouvelles pratiques événementielles, notamment en lien avec la digitalisation. Une offre hybride est à présent proposée aux clients désireux d'organiser leurs événements au Grand Palais «Une trentaine se montrent déjà intéressés», indique Philippe Blond.

Malgré tout, la structure doit faire face à un chiffre d'affaires divisé par 7. «Nous n'avons organisé que 40 événements contre 300 d'habitude. Et nous n'avons accueilli que 40 000 visiteurs contre 900 000 en temps normal.»

Le plan stratégique 2020-2025 a toutefois été conservé sur des axes tels que l'enrichissement de l'expérience client, l'accroissement de la coproduction et le renforcement de la démarche RSE. Les effectifs sont maintenus et les salaires sont restés inchangés pendant toute cette période.

Une chose est certaine : «Art Up ! sera le lieu le plus sûr de Lille pour les prochains jours», s'amuse le directeur . En effet, Lille Grand Palais met en place un système de pass sanitaire pour ses futurs événements : le visiteur devra prouver qu'il a reçu se deuxième dose de vaccin il y a plus de 14 jours, ou devra présenter un test PCR négatif. Une conciergerie sanitaire sera prévue pour avoir recours à un test antigénique sur place en cas de besoin. «Ce dispositif représente bien évidement un surcoût important, mais c'est un coût nécessaire à la reprise.»