Lhoist joue la constance dans le Boulonnais

A l'occasion des 50 ans de Chaux et Dolomies à Réty, le groupe belge Lhoist, géant mondial de la chaux, a ouvert à la visite, en juin dernier, son site. Découverte et historique d’une usine qui traverse la crise.

« L’usine Chaux et Dolomies à Réty dans el bassin carrier du boulonnais ».
« L’usine Chaux et Dolomies à Réty dans el bassin carrier du boulonnais ».

 

CAPresse 2013

L’usine Chaux et Dolomies à Réty, dans le bassin carrier du Boulonnais.

 

 

Un demi-siècle après sa fondation, l’usine de transformation de calcaire Chaux et Dolomies tourne toujours. Acollé aux gisements des Carrières du Boulonnais, le site du géant belge Lhoist fête ses 50 ans. En 1963, l’installation répondait aux besoins énormes du groupe Usinor (devenu ArcelorMittal) qui entrait en fonction. La présence d’une voie de chemin de fer ajoutait encore à la pertinence de cette implantation. Leader mondial de la production de chaux, le groupe belge emploie aujourd’hui 5 600 personnes dans 23 pays et réalise 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires. A Réty, le site est patiné par la poudre de chaux qui recouvre les équipements. A 50 mètres, des champs sont cultivés et l’on cherche la poussière. Dans les couloirs de l’usine, peu de salariés : 77 personnes assurent la production des 630 000 tonnes annuelles de chaux qui sortent des neuf fours en fonctionnement continu. Sa clientèle est divisée entre des papetiers scandinaves (40%), la sidérurgie (40%), l’agriculture, les travaux publics ou encore le traitement des eaux (20%). En 2009, la crise a ralenti l’activité : 100 000 tonnes de moins. «Les clients ont été très prudents et ont commandé strictement selon leurs besoins» explique l’un des cadres.

Des applications nombreuses. Pour autant, Lhoist est resté à effectifs constants. Aujourd’hui, l’entreprise recourt à quelques recrutements pour remplacer les départs à la retraite. L’usine connaît également quelques investissements : un filtre a coûté 1,5 million d’euros ; l’entretien des fours (dont le dernier date de 1979), quelques centaines de milliers d’euros. L’usine complète a été «rebardée afin de mieux s’intégrer dans l’environnement». Le carbonate de calcium (ou calcaire), abondant dans le bassin carrier, permet de sortir jusqu’à 2 000 tonnes par jour. Il faut près de deux tonnes de calcaire pour produire une tonne de chaux. La cuisson verticale donne une certaine fluidité au process. A la sortie, la majeure partie de la production quitte le site via la voie ferrée, en direction de Dunkerque. La chaux servira à l’industrie sidérurgique. Ses propriétés naturelles (fertilisante, durcissante, neutralisante, structurante, nourrissante, désinfectante ou encore séchante) permettent des champs d’application très variés : blanchir la pâte à papier, lier des peintures ou des enduits, traiter les eaux, servir de réfractaire et entrer dans de nombreuses compositions chimiques. Naturelle, la chaux a été utilisée par l’homme à la fin de la période glaciaire.