L’Etat tire les enseignements de l’incendie de Lubrizol
Un premier train de mesures a été présenté à l’occasion du Comité de transparence et de dialogue qui s’est tenu le 17 février à Rouen.
Lundi 17 février avait lieu à Rouen la 6ème réunion du Comité de transparence et de dialogue. Un comité mis en place suite à l’incendie de l’usine Lubrizol en septembre dernier. Ce Comité a notamment été l’occasion de présenter le premier train de mesures proposé par le Gouvernement, en retour d’expérience de ce sinistre. Un plan d’action en 3 axes, qui devraient être complétés avant l’été par un second train de mesures, en tenant compte notamment des missions d’information parlementaires.
Analyses des émissions et interprétations
En premier lieu, la ministre Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire, a justement orienté ses mesures sur la question de la transparence. En particulier, il est prévu une systématisation de la publication des principales substances stockées sur les sites, et aussi une pré-identification de leur devenir possible en cas d’incendie. Cette mesure doit permettre de très rapidement pouvoir donner les concentrations de produits dans l’air, et assurer une totale transparence en direction de la population. Pierre-André Durand, préfet de Seine-Maritime, a ainsi rappelé que le manque de précision sur ces points avait été à l’origine de la montée de défiance dans la population rouennaise, lors de l’accident de septembre. « Au point de douter des données fournies par les pompiers eux-mêmes » rappelle-t’il.
Par ailleurs, le ministère prévoit aussi un renforcement des réseaux d’intervenants afin d’éviter l’engorgement que l’on connaît aujourd’hui dans les laboratoires d’analyse. Et un complément et une précision des valeurs toxicologiques de référence et des bruits de fond devra être réaliser pour faciliter l’interprétation des résultats.
Une prévention accrue
Toujours en retour d’expérience de l’accident rouennais, le ministère prévoit aussi de renforcer la prévention des incendies. Le compartimentage des stockages sera renforcé et les contrôles des sites Seveso seuil haut incluront désormais les entreprises périphériques, dans un rayon de 100 m. Par ailleurs, une meilleure connaissance des réserves d’eau et d’émulseurs autour des sites, permettra de mobiliser plus rapidement ces ressources en cas de sinistre. Toutes ces mesures sont d’ailleurs d’ores et déjà prises en compte dans le plan de d’inspection de la Dreal pour l’année à venir. Des contrôles qui doivent être amenés à augmenter de 50 % par an d’ici 2022.
Ce Comité de transparence et de dialogue a aussi été l’occasion de faire le point sur le suivi post-sinistre : évacuation du site, dépollution de la darse, analyses de terre, qualité de l’air ou encore le lancement de l’étude de santé auprès des populations. Des dossiers qui avancent tous positivement sous le regard attentif des associations citoyennes, des élus et des représentants du monde économique, qui siègent au sein de ce comité.