L'esprit créatif et la soif d'entreprendre, par l'exemple
La clôture du mois de la création et de la reprise d'entreprises dans le département a donné l'occasion aux organisateurs de cette initiative, le réseau J'entreprends en Somme, de mettre en avant cinq projets de création et d'innovation, qui ont abouti et réussi.
Initiative Somme a visé juste, en invitant cinq créateurs à venir témoigner de leurs parcours respectifs, lors de la soirée de clôture du mois de la création et de la reprise d’entreprises, qui s’est tenue dans les locaux du CNAM (conservatoire des arts et métiers) à Amiens. Ces exemples concrets ont permis au public de se rendre compte de la force de caractère nécessaire pour mener à bien un projet d’entreprise. De quoi susciter, pourquoi pas, des vocations, notamment auprès des étudiants, présents dans la salle. D’emblée, Bernard Capron, président d’Initiative Somme, donne le ton, en se félicitant à l’heure du bilan : « Notre ambition est de promouvoir l’entrepreneuriat local. Il y a eu beaucoup de participation aux différentes manifestations organisées à travers tout le département, pour cette onzième édition, avec une moyenne de 25 personnes par atelier ». Il dévoile quelques chiffres, comme pour asseoir le bien fondé de l’initiative : « Les créations et reprises d’entreprises sont en progression de 3,3 % dans la Somme, alors que le chiffre est de 1,5 % en Picardie et en moyenne de 2,8 % en France ».
Cinq parcours différents
Élisabeth Bergez est originaire de Louisiane (États-Unis). Elle a créé en 2008 à Amiens une école de langues, sous la franchise des Petits bilingues. Depuis, elle ouvert des succursales à Saint-Quentin (Aisne), Beauvais (Oise) et dirige une douzaine d’employés. Émile Drouet est un ancien ingénieur et directeur de production. Il explique : « Je suis un homme de terrain, mais les fonctions que j’exerçais étaient devenues très différentes. Du travail de bureau, des rapports et des courbes. J’ai choisi de quitter le costume et la cravate, pour le jeans ». Malgré son bagage technique, Émile Drouet a démissionné et passé un CAP de plombier-chauffagiste, pour reprendre une entreprise, qui était sur le point de fermer. Le parcours de Lise Bienaimé est sensiblement le même. Cette ancienne diplômée d’HEC (Hautes études commerciales) a travaillé un dizaine d’années pour le géant de la cosmétique L’Oréal, avant de se lancer dans les confitures. Son laboratoire de fabrication de confitures de luxe est installé à Amiens et les 22 personnes de son entreprise distribuent les produits à Paris et dans les grandes villes françaises. Jean-Baptiste Héren, un jeune informaticien, s’est lassé de huit années faites d’allers-retours jusqu’à son lieu de travail parisien. Son aventure de créateur a commencé par le statut d’autoentrepreneur, pendant un an, avant de se lancer dans sa bonne Étouéle (étoile en picard), son Fab lab et l’association avec la Machinerie à Amiens. Le plus jeune et le plus audacieux n’a jamais été salarié d’une entreprise. Adrien Poiret a lancé sa société LMP communication à la fin de ses études.