Artisanat

Les vitraux de l’atelier Collard, un savoir-faire unique dans l'Aisne

À Courboin, à 15 kilomètres, au sud de Château-Thierry dans l’Aisne, les époux Collard restaurent et créent des vitraux. L’atelier existe depuis 1988, et il est ouvert aux visites.

Le couple Collard travaille ensemble depuis 2004. ©Atelier Collard
Le couple Collard travaille ensemble depuis 2004. ©Atelier Collard

Ils sont passionnés et donc, forcément, passionnants. Quand Olivier et Nanou Collard évoquent leur travail, on ressent toute leur fierté. Dans leur atelier, situé dans le hameau de Courboin, dans la campagne axonaise, s’empilent le verre, les peintures, le plomb, le cuivre. Ici, des vitraux du XVIe siècle en cours de restauration côtoient des créations plus contemporaines. Avec une explosion de couleurs.

C’est d’abord Olivier qui a attrapé le virus. « Je suis sorti de l’école très tôt, et pour faire comme mes copains, j’ai commencé la mécanique, j’ai été embauché à l’usine », raconte-t-il. Puis, il passe un CAP menuiserie, et se retrouve à restaurer des meubles chez un antiquaire à Château-Thierry, « je passais mes journées dans le fond d’un garage, et juste à côté s’est installé un maitre verrier ». Il lui donne un coup de main quand il a besoin de porter les choses lourdes, « et quand j’avais un peu de temps, je l’observais dans son travail ».

Coup de foudre pour le verre

Un jour, le verrier lui propose de restaurer une copie de Christ du XIIIe siècle. « Tout cela s’est fait très naturellement, se remémore Olivier Collard, la mise en plomb, le montage, tout était logique et évident pour moi. Un vrai coup de foudre avec le verre », sourit-il. 

L’artiste entame alors une formation et apprend également beaucoup aux côtés du professionnel. En 1988, il décide de se lancer seul, et se met à son compte. Il a 26 ans. L’atelier de Pirey, près de Bourges, lui permet de collaborer sur des projets un peu partout en France, et aussi à l’étranger, « cela m’a donné du boulot régulièrement pendant dix ans ». En parallèle, il développe son activité pour divers clients, notamment à Paris, « beaucoup de contrats avec des syndics de copropriété, pour des cages d’escaliers notamment ».

Son métier demande de la technique et de l’observation, notamment quand il restaure, il prend le temps de comprendre quelle technique a été utilisée, pour refaire à l’identique. « Le vitrail, ce n’est pas comme un tableau en une dimension, il faut tenir compte de la lumière qui va le traverser, de son orientation. Il y a au moins trois niveaux différents de lecture, le verre est bourré de tensions, et ce n’est jamais figé grâce à la lumière, selon l’heure de la journée ou la saison ».

Le vitrail revient à la mode et n’est plus réservé aux églises. © Atelier Collard


Un couple à la ville et au travail

Si la restauration de vitraux est une grande part de son activité, l’artisan développe de plus en plus, la création, depuis quelques années. Sa femme, Nanou Collard y est pour beaucoup. Elle l’a rejoint en 2004, après des années à avoir travaillé dans la formation, métier qui ne lui convenait plus. « J’ai passé un an à Paris, à me spécialiser dans la peinture sur verre », détaille-t-elle.

Dans l’atelier, elle crée des bijoux et des objets de décoration, des lampes, des miroirs. « Je fonctionne par série pour les bijoux, je fais des coquelicots, des fleurs. Là, je viens de terminer une série dans les tons bleu-vert qui représente des feuilles. Je peux aussi reprendre les chutes de verre et les assembler, pour donner des motifs plus graphiques. » 

Son mari répond régulièrement à des commandes de clients qui souhaitent installer des vitraux chez eux, « le vitrail revient à la mode. Avant, on pensait que c’était uniquement pour les églises. Pourtant, il était très utilisé au début des années 1900 dans les habitations, les halls d’immeubles, et aussi dans les années 30 ».



Expositions, stages et visites de l’atelier

Le couple Collard fait de plus en plus de créations pour les particuliers. © Atelier Collard


Transmettre leur passion, c’est aussi ce qui anime le couple Collard. Ils organisent régulièrement des expositions pour faire connaître leur travail. « Nous sommes présents sur les salons dans la région, mais aussi jusqu’à Honfleur », explique Nanou Collard. Cette année, les événements reprennent, et ils seront notamment à la fête du verre de la Vallée de la Bresle, les 7 et 8 août prochains.

Le couple organise également des stages. En initiation, les stagiaires apprennent les différentes étapes pour créer un vitrail de la taille d’une feuille A4, couper le verre, le peindre, puis le montage en plomb et la soudure à l’étain. Il faut compter 110 euros la journée de stage.

Enfin, l’atelier est ouvert aux visites, organisées par la maison du tourisme de Château-Thierry (03.23.83.51.14). Une visite d’une heure et demie à 7 euros par personne.

www.vitrauxcollard.com, contact@vitrauxcollard.com/ 03.23.82.42.88