Les valeurs, la culture d'entreprise : de nécessaires repères

On n’a sans doute trop tendance à exagérer le «phénomène» de «grande démission» ou de «démission silencieuse». Si cette saine question du sens donné au travail parcourt actuellement la sphère entrepreneuriale, amenant à ajuster ou modifier des process de fonctionnement interne ou externe, ce n’est pas le tsunami annoncé. Améliorer sans doute, tout chambouler, révolutionner, non. Car les fondations existantes permettent de mieux construire et d'avancer en bonne intelligence collective.
Qu'on en soit certain, les 25 millions de salariés français, les quelque 250 000 en Moselle, n’ont pas tous envie de claquer la porte de leur entreprise. Bien au contraire. D’ailleurs, la majorité s’y sent bien et entend y demeurer. Une enquête nationale commandée par le mouvement patronal, Ethic, réalisée par Opinion Way, l’an passé, révélait que 67 % des salariés déclaraient «aimer leur entreprise». Après les années Covid, c’est l’image d’une entreprise «protectrice» qui semble dominer les esprits. 9 salariés sur 10 estiment que leur dirigeant doit s’occuper de leur santé, notamment en incitant à la prévention et en agissant en cas d’épidémie. Dans un monde incertain et anxiogène, on attend beaucoup de l’entreprise. Non seulement, elle doit donner de bons salaires, mais également assurer les fonctions naguère dévolues à la société, comme intégrer, former, protéger, épanouir… Plus que jamais, elle est un socle de notre pacte républicain. En cette période d’érosion du pouvoir d’achat, la première attente des salariés de leur entreprise est d’être augmentés et/ou de recevoir une prime. Bien loin devant de bénéficier de plus de temps libre. Voilà une grosse pierre jetée dans le jardin des tenants «de la paresse». Si l’entreprise est très sollicitée, cela ne peut se faire sans contrepartie. Peu importe où l’on travaille. Il est important de faire preuve de professionnalisme. En somme, dans le cénacle de son entreprise, il s’agit d’être respectueux, de tenir ses engagements, d’être ponctuel, de s’armer d’une attitude positive, de se montrer fiable et honnête. Être pro, c’est aussi être organisé, structuré, régulier dans son travail. En définitive, allier compétence et bienveillance. Les qualités de l’employé modèle ? Que nenni. Simplement une relation de confiance, naturelle, entre chef d’entreprise et collaborateur. Savoir-faire et savoir-être, en définitive. La simple définition et application d’une relation professionnelle, dans le contrat de travail et son déroulé au quotidien. Les valeurs, une hiérarchie fluide, des employés impliqués, pas de doute, par les temps présents, ce sont d’authentiques repères, dont nous manquons souvent dans notre corpus sociétal. Bien travailler, c'est un bien précieux et une fierté, ne l'oublions pas, pour de multiples raisons.