Les TPErecrutent en Meuse
La CGPME de la Meuse et Pôle Emploi s’unissent pour faciliter le recrutement dans les petites entreprises. Cet accord se traduira prochainement par une signature de convention associant la Direccte et les OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés).
«On a constaté que les TPE rencontraient encore et toujours des difficultés pour recruter des salariés», confie Pierre Mager, le président de la CGPME de la Meuse. Car même en période de crise, les entreprises ont besoin de main d’oeuvre pour remplacer les départs en retraite ou tout simplement accompagner leur développement. Alors, à l’heure où le chômage atteint des sommets en Meuse et flirte avec près de 9000 demandeurs d’emploi, la réponse passe par la mutualisation des connaissances et des réseaux. C’est pour cette raison que le syndicat patronal des petites et moyennes entreprises a décidé de se rapprocher de Pôle Emploi pour lui proposer un partenariat. Il est vrai que «les contacts avec les plus petites sociétés sont toujours plus compliqués à établir», prévient François Corbin, le directeur de l’agence Pôle Emploi de Verdun. Pour remédier à cette situation, un chargé de mission de la CGPME part à la rencontre des patrons. 600 petites structures, toutes implantées en Meuse, ont été sélectionnées. Dans un premier temps, les bassins d’emploi de Commercy et Verdun-Etain impactés par la restructuration de l’armée seront privilégiés, même si évidemment Pierre Mager, le président de la CGPME, s’attachera à ne pas négliger Bar-le-Duc et ses environs. Lancée officiellement en mai, cette opération de proximité est effective. Cinquante-six entreprises ont d’ores et déjà été visitées. Parmi elles, quarantetrois ont émis un désir d’embauche dans les six mois à venir et vingt-trois veulent se tourner vers la formation. Toutes ont, en tout cas, manifesté le besoin d’être accompagnées. Souvent isolé, le dirigeant de TPE ne connaît pas les mesures mises à sa disposition. D’où la nécessité de ce partenariat, qui doit leur permettre de se familiariser avec la GPEC ou la POE. Derrières ces termes se cachent tout simplement la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences mais aussi la préparation opérationnelle à l’emploi.
«Un prétexte»
Toutes les informations recueillies par la CGPME ont été transmises à Pôle Emploi. «Dans la plupart des cas, les offres d’emploi étaient déjà recensées par nos services, mais quelques entreprises méconnues ont ainsi pu être identifiées», assure François Corbin ajoutant «s’intéresser en priorité à celles qui ont un besoin immédiat. La CGPME s’engage à revenir vers nous pour les offres d’emploi à plus long terme». Si la collaboration se passe bien, reste encore à définir le rôle des uns et des autres. Après une matinée de travail à Verdun en septembre, une charte qui énoncera clairement le rôle de chacun devrait être signée dans les prochaines semaines par les différents partenaires : CGPME, Pôle Emploi, Greta, Afpa, la Maison de l’emploi, Mission locale, Direccte ou encore l’Agefos-PME. Conscients de la méconnaissance des entreprises pour les dispositifs (Dif, formations, GPEC…), les signataires ne se cantonneront pas aux recrutements et aux demandeurs d’emploi mais ouvriront leur initiative aux volets formation et salariés. Et pour cause, après un licenciement économique, «les personnes, qui s’inscrivent à Pôle Emploi sont dans la plupart des cas peu formées et donc peu armées», précise François Corbin. «L’intervention de la CGPME dans les 600 TPE meusiennes est avant tout un prétexte pour les informer et leur apporter des réponses concrètes», estime Pierre Mager.