Les territoires se mobilisent pour accompagner la reprise économique
Le Covid19 a provoqué un véritable raz-de-marée qui s’est traduit par l’arrêt net de la croissance économique des territoires. À l’échelle des territoires, la solidarité s’est organisée et plusieurs collectivités ont mis en place des aides pour les entreprises les plus en difficulté.
Le 14 mars dernier à minuit, les cafés et restaurants de France baissaient leur rideau pour une durée indéterminée. Trois jours plus tard, à midi, c’est le pays tout entier qui entrait en confinement, entraînant l’arrêt de nombreuses activités économiques, seuls les commerces et activités essentielles ayant encore le droit d’accueillir du public.
Durant cette phase de confinement qui aura duré quasiment deux mois, les activités du BTP, certaines activités de service et toute la vie commerciale hors alimentation ont été stoppées. Certaines entreprises ne s’en remettront pas, d’autres connaissent de très grandes difficultés.
Pour les aider à surmonter ce cap et limiter autant que faire se peut la casse sociale, le Gouvernement déploie toute une série de mesures de soutien. Plusieurs milliards d’euros ont ainsi été injectés dans l’économie sous forme d’aides directes et indirectes : chômage partiel, arrêt de travail pour garde d’enfant, fonds d’aide pour les entreprises ayant perdu au moins 50% de leur chiffre d’affaires par rapport à la même période l’année dernière… L’ensemble des mesures encore disponibles est répertorié sur le site du ministère de l’Économie et/ou celui des Finances.
Mobilisation des EPCI
Les territoires ont également pris le problème à bras-le-corps. La Région, la Chambre de commerce et d’industrie et la Chambre de l’artisanat se sont associées pour proposer des prêts d’honneur et des avances remboursables.
Plus localement, les entreprises pouvaient et peuvent encore compter sur la mobilisation des EPCI. À l’échelle de l’Artois, ce sont des aides spécifiques dédiées à leur bassin économique.
L’Agglomération de Lens-Liévin a par exemple débloqué un fonds d’urgence d’un million d’euros pour soutenir les artisans, commerces et très petites entreprises. Sous forme d’avance remboursable, cette aide de 1 500 à 5 000 euros est cumulable avec les aides de l’État et de la Région. Sont éligibles les entreprises pouvant justifier d’un arrêt d’activité ou d’une baisse significative de leur chiffre d’affaires (minimum 40% de baisse d’activité).
L’Agglomération a également suspendu les loyers des entreprises hébergées en pépinière et hôtels d’entreprises, et renoncé à appliquer des pénalités de retard pour les chantiers dans le cadre des marchés publics.
Enfin, une aide spécifique vient d’être mise en place pour soutenir le secteur de la restauration et des cafés. Il s’agit cette fois de subventions pour accompagner ces commerces dans l’adaptation de leurs locaux. Ce dispositif restera en vigueur jusqu’au 30 juin.
La CABBALR mobilisée également
En cette période inédite et particulièrement délicate, l’Agglomération de Béthune-Bruay Artois-Lys romane a rapidement mis en place quatre mesures qui doivent soulager la trésorerie des entreprises utilisatrices de services mis en œuvre par la Communauté d’agglomération : «Pour les entreprises louant leurs locaux à la Communauté d’agglomération, report des loyers dus à la collectivité pour une durée de trois mois minimum. Conformément à l’initiative prise par la Région, le report, jusqu’à septembre 2020, des échéances dues par les entreprises bénéficiant d’avances remboursables attribuées ces dernières années par la Communauté d’agglomération. La suspension de la facturation relative à l’utilisation du quai de Guarbecque par les entreprises chargeuses. La suspension de la facturation en eau potable».
Afin de faciliter les démarches pour les entreprises, l’Agglomération s’est par ailleurs associée au travail de coordination mis en œuvre à l’échelle régionale avec les services de la Région et ceux de l’État. Des agents de la collectivité pourront ainsi accompagner les entreprises demandeuses au fur et à mesure de leurs besoins. Pour tout renseignement sur les dispositions de soutien aux entreprises mises en œuvre par la Communauté d’agglomération : deveco@bethunebruay.fr
L’Arrageois dans la même direction
Afin de limiter l’impact de la crise sanitaire du Covid-19, la communauté urbaine d’Arras est à l’écoute de tout dirigeant. Outre ses propres mesures de soutien qui sont quasiment identiques à celles des bassins lensois et béthunois, elle réfléchit à la mise en place d’un accompagnement spécifique pour les entreprises les plus en difficulté. Cet accompagnement pourrait être financier ou technique en fonction de la situation de l’entreprise et de son niveau de difficulté.
Distribution de masques
La Région a offert un masque de protection à tous les habitants des Hauts-de-France. Le SIZIAF, le syndicat intercommunal qui gère la zone d’activité de Douvrin Billy-Berclau, a de même offert des masques aux PME de la zone Artois-Flandre.
«Odette Duriez, conseillère départementale, nous a demandé si certaines entreprises de la zone étaient capables de produire des masques. Parallèlement, le dirigeant de Sefar Fyltis a eu l’idée de transformer son activité pour fabriquer des masques à partir des matières premières dont il disposait en stock», explique Johanne Vitse, directrice du Siziaf.
Les entreprises de la zone, celles qui n’ont pas la force d’un grand groupe et ayant besoin de ces protections pour redémarrer leur activité, ont pu en bénéficier. «Nous avons décidé de passer une commande de 5 000 masques que nous avons distribués gratuitement à une quarantaine de PME du parc des Industries.»
D’autres sociétés de la zone Artois Flandre (Proferm, DV électromécanique et Progroup) ont passé des commandes en direct. Notons qu’au 9 avril, avant de tomber en rupture de matière première, l’entreprise Sefar Fyltis avait fabriqué 25 000 masques.