Les sociétés, valeur sûre de la création en Moselle malgré la crise

3 934. C’est le nombre d’entreprises créées en Moselle durant les quatre premiers mois de cette année. À l’image d’une situation hexagonale qui montre un recul de la création en France, après de longs mois de courbe exponentielle. On le rappellera. En 2021, on n’a jamais créé autant de nouvelles entreprises. Près d’un million dans le pays, quelque 10 000 en Moselle. Si on scrute les premières statistiques disponibles sous le prisme départemental, on note donc un repli relatif, moindre que sur d’autres territoires nationaux. Ainsi, sur la même période, 4 008 entreprises avaient vu le jour en 2021 en Moselle. L’évolution en un an est de quelque 74 créations en moins. Un paramètre est à observer, celui de la progression des micro-entreprises. En cette première partie d’année, elles pèsent 65 % du total des créations dans le département. 2 531 ont été lancées en janvier, février, mars et avril. C’est sensiblement plus que l’an passé à la même époque (2 447). Leur typologie est un kaléidoscope de profils, de motivations. Pas toujours source d'une création durable et pérenne, mais création tout de même.

Un avenir avec beaucoup d'incertitudes...

Tant sur la création totale en Moselle, que sur le créneau des micro-entreprises, on se situe sur ces quatre premiers mois 2022 sur des chiffres largement supérieurs à ceux de l’avant crise, en 2019 (respectivement 2 876 et 1 387). Autre item à décrypter avec attention, celui de la création des sociétés. Elles sont une variable de stabilité sur le marché de la création. 914 : c’est le nombre d’entités nouvelles de type SA, SNC, SARL/EURL, SAS/SASU en Moselle sur ces 4 mois initiaux de 2022. Elles représentent 23 % des créations. Un pic record avait été vu en février 2021, avec 259 entreprises lancées avec ces statuts. La société demeure un vecteur de solidité et de fiabilité. En revanche, comme à l’échelle nationale, les créations individuelles classiques ont reculé dans le département. Entre le printemps 2021 au printemps 2022, le différentiel de créations s’établit à négativement à - 158 unités. Ces données mosellanes sont à remettre dans le contexte de la création en France. Depuis douze mois, ce sont les créations de sociétés qui augmentent le plus vite, avec 13,0 % de hausse, et de 7,5 % sur les quatre derniers mois, par rapport à la même période de 2021. En revanche, les créations d'entreprises individuelles classiques ont fortement reculé de 7,8 % sur les 12 derniers mois, une tendance qui s'est accélérée sur les trois derniers mois (- 11,2 %). De même, les créations de micro-entreprises, quasi stables sur l'année écoulée en glissement annuel (- 0,1 %), décroissent ces quatre derniers mois (- 5,8 %). Toutes catégories confondues, le nombre de créations d'entreprises recule de 3 % par rapport à la même période en 2021. À l’heure, où les signaux économiques repassent à l’orange, il faudra mesurer les effets d’un contexte de crise à plusieurs visages, avec en toile de fond une inflation dépassant les 5 %. Du jamais vu depuis 1985. On ne parle pas encore de récession. Pour l’instant...