Les seniors mosellans au cœur du Nouveau pacte de la vie au travail

21 670. C'était en novembre dernier le nombre de demandeurs d'emploi mosellans de 50 et plus inscrits à Pôle emploi - devenu depuis ce 1er janvier France Travail - dans la catégorie référence A,B et C. Quand on parle de seniors sur le marché de l’emploi, on évoque là ces femmes et ces hommes se situant dans la tranche d’âge des 55-64 ans. En France, 56,9 % de ces personnes étaient en emploi en 2022 (contre 82,5 % des 25-49 ans). Un taux qui a atteint là son plus haut niveau depuis 1975. Il reste inférieur à celui de la moyenne de l’Union européenne qui est de 62,4 %. On recense 70 000 actifs en emploi en Moselle dans cette catégorie d'âge.

Ni emploi ni en retraite

Dans l’une de ses notes publiée en septembre dernier, la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) notait que par rapport à 2021, le taux d’emploi des seniors en France avait progressé de 0,9 % et de 1,8 % dans l’ensemble de l’Union européenne. Celui de ses 60-64 ans est nettement en dessous de la moyenne européenne (- 12,3 points), alors que celui des 55-59 ans y est supérieur (+1,4 %). A l’échelon de la Moselle, celui des 55-64 ans est de 47,2 %. En 2022, le taux de chômage national (nombre de chômeurs parmi les actifs) des seniors était de 5,7 %. Quand celui de la Moselle reste au-dessus des 10 % (13 % pour les hommes, 14 % pour les femmes). En parallèle, la part de ceux qui «ne sont ni en emploi ni en retraite croît progressivement avec l’âge» ; Avant le chômage, c’est d’abord l’inactivité qui caractérise la situation des seniors à l’approche de l’âge de la retraite. Concernant 14,8 % des 55 ans, elle touche quasiment un quart des personnes âgées de 60 et 61 ans (respectivement 24,7 % et 24,5 %). Les chômeurs au sens de l’Insee, c’est-à-dire les personnes qui se déclarent immédiatement disponibles pour reprendre un emploi, représentent 4,1 % des seniors âgés de 60 ans.

Quelle réforme ?

Globalement, 6,3 % des actifs âgés de 55-64 ans sont au chômage. Un taux qui a significativement augmenté, entre 2003 et 2015, avant de recommencer à diminuer, mais de manière irrégulière. Par ailleurs, 6,1 % des 55-64 ans, en sous-emploi, seraient disponibles pour travailler plus. Mais comme ce sous-emploi reste similaire quel que soit l’âge, là où le recours au temps partiel augmente au cours de la soixantaine, la Dares en conclut que «les seniors ne semblent pas être plus contraints à exercer un emploi à temps partiel lorsque leur âge augmente.» Le cumul emploi-retraite, lui, est pratiqué par 3 % de la génération âgée de 60 ans en 2021, 5,2 % des 64 ans et 3,9 % des 69 ans. Les ouvriers et les employés ne sont plus fréquemment ni en emploi ni en retraite. Entre 55 et 59 ans, c’est le cas de 29,4 % des premiers et de 24,7 % des seconds, contre 10,2 % des cadres et 13,7 % des professions intermédiaires. À ces âges, employés et ouvriers sont trois plus au chômage que les cadres, chez lesquels le passage vers la retraite est plus tardif, comme pour les agriculteurs, commerçants et chefs d’entreprise. À la lecture de cet état des lieux, on mesure l’immense chantier lancé par le gouvernement quant à l’emploi des seniors. Il s’inscrit dans le cadre du nouveau pacte de la vie au travail. Les partenaires sociaux viennent de se saisir du document d’orientation. Délai fixé par le gouvernement : le 15 mars. En cas d’accord, le texte sera transposé dans la loi à l’été 2024. Est visé un quasi doublement du taux d’emploi des seniors d’ici 2030, pour atteindre 65 %. Pour l’heure, la durée d’indemnisation est de 18 mois jusqu’à 52 ans, de 22,5 mois entre 53 et 54 ans, de 27 mois à partir de 55 ans. Tout cela devrait bouger dans les mois à venir.