Les Savons de Mara à Saint-Quentin : des bulles qui séduisent

Il y a trois ans, Mara Zampolini a créé sa micro-entreprise de savons artisanaux. Savoir-faire et impératifs réglementaires n’ont plus de secret pour la Saint-Quentinoise qui développe sa gamme bio labellisée.

Mara Zampolini a désormais une dizaine de recettes de savons, labellisés Nature et progrès. @Aletheia Press/ Emma Castel
Mara Zampolini a désormais une dizaine de recettes de savons, labellisés Nature et progrès. @Aletheia Press/ Emma Castel

Quand Mara Zampolini fabrique ses savons, 1 000 odeurs envahissent sa maison, la lavande, la cannelle, la carotte... C’est chez elle, à Saint-Quentin, que la quinquagénaire a installé son atelier, dans une petite véranda, baignée de lumière.

Le label Nature et progrès

Sur l’une des tables, des savons au miel fraîchement coupés, qui vont reposer un mois, « c’est ce qu’on appelle la cure ». Sur les étagères, s’empilent les ingrédients, « il y a notamment les huiles, de coco, de karité, et toutes les huiles essentielles, toutes bio évidemment ». La savonnière y tient, tous ses savons sont labellisés Nature et progrès.

« C’est très important pour moi d’être dans une démarche écologique, explique Mara Zampolini, et Nature et progrès est un pionnier en la matière, c’est un label qui fait attention à l’écologie dans sa globalité. » Les Savons de Mara sont aujourd’hui vendus dans les Biocoop de Saint-Quentin, Soissons et Cambrai, « et je me mets à faire les marchés du coin », ajoute-t-elle.

Une histoire de bulles qui a démarré il y a quelques années. « J’ai commencé à faire mes cosmétiques moi-même, j’en avais marre de ne pas savoir ce que je mettais sur ma peau », se souvient Mara Zampolini. 

De fil en aiguille, elle se lance timidement dans la fabrication de savons, même si au début, « cela me faisait un peu peur, car il faut utiliser de la soude ». Le processus lui plaît, et elle en confectionne d’abord pour elle, « des savons simples, à l’huile de baie de laurier et à l’huile d’olive, l’équivalent du savon d’Alep », puis pour ses proches. « Ils m’ont incitée à les commercialiser, alors je me suis lancée ! ».

Des recettes soumises à un toxicologue

La quinquagénaire se forme pendant trois jours à Limoges, et elle lit beaucoup sur le sujet. « J’ai aussi fait une formation pour la réglementation, car ce n’est pas évident au début, il faut avoir du courage pour se lancer à son compte ! » Les recettes doivent en effet être validées par un toxicologue, puis figurer dans un organisme de santé. Peu à peu, la savonnière étoffe et varie les recettes, orange/cannelle, aloe vera/ cèdre/ orange douce, lavande, carotte/ verveine exotique… Elle fait aujourd’hui également des shampoings solides.

Les savons au miel reposent pendant un mois avant de pouvoir être vendus. @Aletheia Press/ Emma Castel

Mara Zampolini ne peut pas encore en faire une activité à temps plein, « même si j’aimerais bien pouvoir en vivre ! ». Alors à côté, elle continue son activité d’auxiliaire de vie scolaire. Un métier qui lui permet de faire ses savons le mercredi, quand elle ne travaille pas et pendant les vacances scolaires.

Sur les marchés, celle qui semble plutôt réservée et timide, découvre que le contact avec les clients lui plaît, « je me rends compte que c’est un vrai mouvement de fond, de plus en plus de gens font attention à ce qu’ils achètent, et se tournent vers le local, voire le bio. Et c’est aussi pour ça que je vends mes savons à 5 euros pièce, je veux que cela reste accessible ». Prochaine étape, créer son site Internet, « mais je ne suis pas du tout branchée réseaux sociaux, donc je vais y aller doucement ! », s’amuse-t-elle.