Les salariés subissent moins le chômage
Les salariés des professions libérales, et en particulier, celles juridiques connaissent un taux de chômage moins élevé
Une situation enviable ? un taux de chômage plus bas que la moyenne nationale, une pratique du temps partiel plus fréquente, mais plus voulue que subie telles sont les caractéristiques du travail salarié dans les professions libérales, d’après l’OMPL (l’Observatoire des métiers dans les professions libérales). Mi-juin, à Paris, a été présentée l’étude menée par le cabinet Ithaque pour l’OMPL. Le secteur des professions libérales est «un secteur dynamique, créateur de richesse», souligne Roger Halegouet, président de l’OMPL, qui regrette son «manque de lisibilité». De fait, ce n’est que depuis 2012 que les professions libérales ont fait l’objet d’une définition, publiée au Journal officiel. Et pour essayer de mesurer et de caractériser leur activité, l’OMPL est obligée de croiser ses propres informations avec différentes données et statistiques officielles, qui ne prennent pas en compte ce secteur de manière spécifique.
Taux de chômage inférieur
C’est le cas, notamment du taux de chômage des salariés du secteur, qui n’apparaît pas en tant que tel dans les chiffres de Pôle Emploi. L’analyse de la DADS (déclaration annuelle des données sociales) permet toutefois de repérer les salariés qui ont, dans une même année, travaillé et touché des allocations chômage, explique Rémi Debeauvais, chargé d’étude du cabinet Ithaque. Ce taux de chômage dit «apparent», ne tient donc pas compte des chômeurs n’ayant pas travaillé du tout dans l’année. Cet indicateur est nettement moins élevé dans les professions libérales (8,6 %), qu’au niveau national (12,7 %). Mais des différences existent selon les branches. Les professions juridiques connaissent un taux de chômage apparent de 8,5 %, légèrement en baisse, par rapport aux années précédentes. Dans cette catégorie, celui des avocats s ‘élève à 9,1 %, des huissiers à 8 % et celui des notaires à 7,9 %. L’étude d’Ithaque apporte aussi d’autres éclairages sur l’emploi chez les professions libérales. Ainsi, parmi les entreprises dans le giron de l’OMPL, une sur quatre compte des salariés. Et, parmi ces dernières, la moyenne est de six salariés par structure. Autre caractéristique du secteur, «85 % des salariés sont en contrat à durée indéterminée», poursuit Rémi Debeauvais. Les CDD sont plus nombreux chez les salariés de moins de 30 ans. Par ailleurs, «il y a moins de cadres que dans les autres secteurs, car les fonctions d’encadrement sont souvent occupées par les libéraux eux-mêmes», constate Rémi Debeauvais. L’étude montre que ces structures sont riches en métiers plutôt spécifiques, techniques, et moins en métiers transversaux. Le profil démographique : «pas mal de jeunes et pas mal de seniors, et un creux entre les deux.» Dans ce secteur, la formation professionnelle n’est pas oubliée, estime Patrick Guebels, vice-président de l’OMPL. «Elle s’exerce de plusieurs façons. De manière informelle, car les salariés sont proches du professionnel libéral qui leur apprend des choses en direct. Et dans la plupart des branches, il y a un souci de gestion du parcours professionnel, une gestion efficace des fonds de formation», poursuit Patrick Guebels. Exemple : chez les géomètres- experts, le système de formation mis en place permet à un jeune embauché d’envisager d’aller jusqu’à cette qualification. Et d’autres branches auraient réalisé des efforts similaires. «L’idée reçue selon laquelle on ne forme pas dans le secteur des professions libérales est complètement fausse», insiste le vice-président de l’OMPL.