Inondations dans le Pas-de-Calais

Les restaurateurs d’Arques sortent la tête de l’eau

Après les importantes inondations, qui ont frappé le Pas-de-Calais en novembre et en janvier, les restaurants de la ville d’Arques ont pu rouvrir leurs portes. Et les clients sont au rendez-vous.

Olivier Verlegen, dirigeant du bar-brasserie «La BF» à Arques. © Aletheia Press/L.Péron
Olivier Verlegen, dirigeant du bar-brasserie «La BF» à Arques. © Aletheia Press/L.Péron

Cela faisait six semaines que le bar-brasserie «La BF», à Arques, était fermé en raison des importantes inondations qui ont touché le Pas-de-Calais, en novembre et en janvier dernier. Mais ce 22 février dernier, c’était jour de réouverture et les salariés comme le dirigeant, affichaient un large sourire. «Je suis très content, le téléphone n’arrête pas de sonner, les réservations pleuvent», lance le dirigeant Olivier Verlenne, dans une course effrénée entre la cuisine et la salle.

En face, le restaurant «Le Groët de Marie» est dans la même dynamique. L’établissement a levé le rideau, un jour avant le bar-brasserie, le 21 février dernier. «Nous sommes super contents de pouvoir réouvrir. Les clients nous ont manqué et nous leur avons manqué. Pour preuve, notre carnet de réservation se remplit à une vitesse folle», assure Sébastien Boulinguez, co-dirigeant de l’établissement avec son épouse Angélique.

Des milliers d’euros de pertes

Sébastien et Angélique Boulinguez, dirigeants du restaurant «La Groët de Marie» à Arques. © Aletheia Press/L.Péron

Les dirigeants sont soulagés, même si leurs yeux restent rivés vers le ciel. Les traumatismes sont encore là, mais la reprise de l’activité est une bouffée d’oxygène. Il y a encore quelques semaines, les restaurateurs de la Place d’Arques pensaient avoir tout perdu. «L’eau est montée jusqu’à 1,80 mètre, je vous laisse imaginer l’état de nos portes, de nos murs et du sol. Dans la cave, tout a été détruit : la chambre froide, les pompes à bières, la chaudière, l’adoucisseur et toutes les denrées alimentaires…», se remémore Olivier Verlenne. Même constat du côté de «La Groët de Marie» : «Nos frigos, notre adoucisseur, notre système d’électricité, le sol et nos murs ont été endommagés». Pour remettre en état les établissements, le premier a déjà réalisé 80 000 euros de travaux et le second 25 000 euros.

«En six semaines, je pense que nous avons perdu près de 300 000 euros, en additionnant la perte d’exploitation, le chômage partiel, le rachat de matériel et les travaux», affirme le dirigeant du restaurant «La BF», qui réalisait jusqu’à 180 couverts par jour avant les inondations. Quant à «La Groët de Marie», d’une capacité de 40 couverts, la perte d’exploitation seule est estimée à 40 000 euros. «Même si nous avions de la trésorerie, nous avons vraiment eu peur de devoir mettre la clé sous la porte», confie Sébastien Boulinguez.

Des assureurs à l’écoute

Installés respectivement depuis 2010 et 2011, les restaurateurs n’avaient jamais vécu une telle situation. «Par chance, le chômage partiel a rapidement été accepté pour mon équipe de 13 salariés», se remémore Olivier Verlenne. De son côté, Sébastien Boulinguez, a eu moins de chance. «Nous avons touché le chômage partiel pour nos deux apprentis. En revanche, avec Angélique, nous sommes considérés comme travailleurs indépendants. Nous n’avons donc pas reçu de salaire sur les semaines où le restaurant est resté porte close.»

Face à de tels événements, les deux dirigeants tiennent à saluer les élus locaux et les assurances. « Lors des deux épisodes d'inondations, l’expert est passé dans les deux jours après le sinistre. Je vais être dédommagé pour ma perte d’exploitation, mon matériel et mes travaux» souligne Olivier Verlenne. «Je suis d’accord avec Olivier, les salariés de l’assurance ont été très humains. Je pouvais les appeler n’importe quand, ils étaient toujours prêts à répondre à mes questions. Nous allons forcément perdre de l’argent, car il y a toujours des petites lignes, mais nous nous sentons soutenus», ajoute Sébastien Boulinguez. Le fait que le Pas-de-Calais soit rapidement passé en zone de «catastrophe naturelle» et que les ministres Bruno Le Maire et Gabriel Attal se soient déplacés ont aussi favorisé la rapidité des démarches.