Les projets d’innovation textile français passent forcément par Innotex

C’est l’unique incubateur français dédié aux projets d’innovation textile. Dans le giron du Ceti à Tourcoing, Innotex fait le plein de projets très différents, mais tous liés aux textiles innovants, en faisant bénéficier les porteurs de son expérience textile et de ses réseaux.

Sylvain Gérard et Bertrand Delesalle accompagnent avec passion les futurs porteurs de projets en lien avec les textiles innovants.
Sylvain Gérard et Bertrand Delesalle accompagnent avec passion les futurs porteurs de projets en lien avec les textiles innovants.
Sylvain Gérard et Bertrand Delesalle accompagnent avec passion les futurs porteurs de projets en lien avec les textiles innovants.

Sylvain Gérard et Bertrand Delesalle accompagnent avec passion les futurs porteurs de projets en lien avec les textiles innovants.

Les porteurs de projet ont le choix en matière d’incubateurs dans le Nord-Pas-de-Calais. Mais quand leurs idées tournent autour du textile technique, technologique et industriel – pour faire la différence avec celui lié à la mode −, Innotex est le plus approprié. Cet incubateur d’entreprise rassemble, en effet, non seulement les compétences, le savoir-faire et l’expertise autour des nouvelles applications du textile, mais aussi ceux de la création d’entreprise. «Nous sommes au cœur de ces deux réseaux», explique Sylvain Gérard, directeur d’Innotex…  «Et cela fait déjà quelques dizaines d’années pour le textile», rappelle Bertrand Delesalle, président d’Innotex, du Ceti et de l’UIT Nord (Union des industries textiles), en y accolant l’appartenance au réseau GENI (Grandes Ecoles du Nord incubation, structuré autour de cinq grandes écoles d’ingénieurs et de commerce de la région).

Un parcours bien balisé pour le porteur de projet de textile innovant. Concrètement, les futurs créateurs d’entreprise passent par plusieurs étapes. Pour passer devant le comité d’agrément et entrer en incubation, le projet, ou l’idée («elle peut être très peu avancée», précise Sylvain Gérard), doit répondre à trois critères essentiels : porter sur le textile, être innovant ou design et être créé dans la région.

Si l’idée est retenue, elle peut commencer le parcours incubateur. D’abord une analyse économique avec la définition d’un modèle économique, une étude financière et des prévisions financières : «c’est là que le produit peut changer, car il faut répondre aux attentes du marché – ou les créer !», explique Bertand Delesalle. Vient ensuite une analyse technique, avec une étude de faisabilité, une recherche de partenaires industriels et un prototypage. Puis arrive l’analyse de la propriété industrielle, avec la définition d’une stratégie, une étude d’antériorité, une étude de faisabilité et un dépôt de brevet. Sans oublier la partie finances : le financement de toutes ces opérations (20 000 euros en moyenne pour chaque projet) ne coûte rien aux porteurs («nous avons une mission d’intérêt public», rappelle le responsable d’Innotex), et la recherche finale de financement fait aussi partie du parcours du projet. «Il s’agit de coaching sous la forme d’accompagnement, mais aussi de challenging», ajoute encore Sylvain Gérard qui résume l’action globale d’Innotex pour ses incubés en parlant de «mentora».

Un incubateur en pointe. Installé depuis 2013 au Ceti après avoir été longtemps dans les locaux de l’Ensait à Roubaix, Innotex a trouvé là un lieu qui rassemble des équipements technologiques de pointe, mais aussi les forces vives du textile innovant… et de la place à offrir à ses futurs créateurs d’entreprise. «Nous avons 200 m2 de bureaux appropriés dans une aile du Ceti.» Depuis six ans, Innotex affiche des résultats très positifs : 75 projets présentés et 32 start-up créées, avec une levée de fonds de 2,2 millions d’euros et la création de 230 emplois dans la région. «Le nombre de projets est limité. Par an, en moyenne, nous en accueillons une quinzaine pour quatre à six créations d’entreprise, en tenant compte que la durée d’incubation  est de 12 à 24 mois», explique Sylvain Gérard.

Les projets en cours étonnent par leur diversité autour du textile. L’un met au point un casque de moto parfaitement adapté aux femmes (morphologie du crâne, chevelure, etc.). Un autre projet, plus technologique, cherche à faire de l’impression 3D avec le filage textile («c’est le plus fin qui existe, jusqu’à 10 microns», précise Bertrand Delesalle). Un dernier projet porte sur une plate-forme de e-learning de process textile, dédié aux industriels, voire aux particuliers. «Il  n’y a pas de limites à l’innovation dans le textile. Ce sont les porteurs de projet qui les posent eux-mêmes», résume le président du Ceti, visiblement enthousiasmé par la diversité du textile du XXIe siècle.

Le textile innovant, c’est quoi exactement ?
Ce sont des textiles regroupant des matériaux dont les performances vont bien au-delà des textiles traditionnels. On parle de plus en plus de textiles à usage de forme (TUT : textiles techniques et fonctionnels).