«Les producteurs de café les plus proches de chez nous sont à plus de 8 000 kilomètres»

C’est dans le garage de la maison familiale qu'a débuté, il y a quelques mois, l’aventure. Un clin d’oeil à de nombreuses success stories : Apple, Amazon ou Microsoft pour ne citer qu’elles. Ingénieur de formation, Nicolas Pille l’a transformé en laboratoire pour produire ses boissons chaudes à base d’orge et de chicorée.

Une boisson made in Hauts-de-France

Fondateur avec son frère de la société Pirus composites, à Ruitz, spécialisée dans l’étude et la réalisation de pièces plastiques et composites, l'entrepreneur prend un virage à 180 degrés en début d’années 2020. «J’étais tiraillé entre l’industrie et ma sensibilité à l’écologie. J’avais envie de faire autre chose et j’ai donc décidé de tout quitter pour réfléchir à un projet qui fait sens, soit lié à l’environnement, soit sur la question du handicap puisque je suis bénévole au sein de l’association Lames de joie (ndlr : née en février 2016, Lames de Joie a pour vocation première de prêter des lames de course en carbone aux enfants amputés d'un ou de leurs deux membres inférieurs dans le but de leur permettre de pratiquer une activité sportives).»

Un dîner dans un restaurant renommé de Béthune sera le déclic. «On n’y servait ni café ni thé, mais une boisson chaude à base de chicorée pour des raisons écoresponsables, car ces matières premières viennent de trop loin. Les producteurs de café les plus proches de chez nous, l’Ethiopie ou le Guatemala, sont en effet à plus de 8 000 kilomètres ! Cela m’a fait tilt !» C’est ainsi que naît l’idée de lancer une boisson chaude ou froide made in Hauts-de-France. «Pourquoi aller chercher au bout du monde ce que l’on trouve ici ?»

Des ingrédients remis aux goûts du jour

Après avoir sourcé les variétés d’orges produites en région, Nicolas Pille réalise les premiers essais dans sa cuisine, pour finalement mettre au point trois variétés avec différentes intensités. «Jeorges, c’est bien entendu un jeu de mot avec orges, précise-t-il, mais c’est avant tout un ancien prénom pour des ingrédients ancestraux remis au goût du jour.» La production démarre ainsi en janvier dernier dans le garage, pour une commercialisation sur le site marchand de la marque et sur divers canaux de distribution : épiceries, restaurants et lieux culturels. «Notre boisson chaude peut se boire à toute heure de la journée et rassembler toutes les générations. Antioxydante et riche en fibres, elle favorise également la digestion.»

Pour accompagner la croissance de la jeune entreprise sur les Hauts-de-France et sur l’ensemble de l’Hexagone, son dirigeant souhaite s’entourer d’agents commerciaux. A terme, il veut confier la production à des établissements et services d'aide par le travail (ESAT) et contribuer ainsi à l’insertion des personnes en situation de handicap. «Il faudra du temps, c’est une boisson méconnue, mais c’est une belle et passionnante aventure !»