Les PME se déclarent très inégalement optimistes
Les PME innovantes ou exportatrices prévoient de s’en sortir mieux que les autres à court et moyen terme, d’après une étude semestrielle de conjoncture de BPI France. Mais même pour les entreprises les mieux placées, les espoirs demeurent très mesurés.
Un brin d’optimisme, très inégalement partagé. C’est ce qui résulte de la 59e étude semestrielle de conjoncture dans les PME, réalisée par BPI France, et diffusée le 29 juillet dernier. L’étude, qui porte sur les prévisions des dirigeants sur l’évolution de l’activité de leur entreprise à court et moyen terme, a été menée sur la base de l’interrogation de 28 000 entreprises de moins de 250 salariés, ce printemps. Et les réponses sont pour le moins contrastées. Pour 2014, 32 % des dirigeants de PME escomptent une augmentation de leur chiffre d’affaires. À l’inverse, 28 % d’entre eux prévoient une baisse. Résultat, en moyenne, la croissance du chiffre d’affaires attendue plafonne à 0,3 %. C’est toujours mieux que les -0,9 % de 2013 et des -0,3 % de 2012. Mais les prévisions de certaines catégories d’entreprises sont beaucoup plus optimistes. Ainsi, les sociétés exportatrices anticipent une progression de plus de 3 % de leur chiffre d’affaires pour 2014, qui devrait succéder à l’évolution atone de l’année précédente. Même son de cloche chez les entreprises innovantes : ici aussi, on prévoit un taux de croissance de l’ordre de 3 %, après le 1 % de 2013. Par ailleurs, les dirigeants des PME de taille importante sont plus optimistes que la moyenne, et, surtout, que ceux des TPE, dont les perspectives sont plus sombres. Concernant la répartition par secteur, les prévisions sont meilleures dans les domaines de l’industrie et du B to B que dans celui du B to C.
Les critères de l’export, la taille et l’innovation
Parmi les autres tendances analysées par étude, figure l’évolution des effectifs, lesquels devraient rester stables, cette année. Au total, les créations de postes prévues dépassent même légèrement les suppressions, pour la première fois depuis la mi-2012. Mais là aussi, la situation est contrastée entre les 19 % des PME qui annoncent une augmentation du nombre de leurs salariés, en 2014, par rapport à la fin 2013, et les 17 %, qui prévoient une diminution. En tête des entreprises qui devraient embaucher figurent les PME exportatrices et celles innovantes. Au chapitre financier, les trésoreries se sont sensiblement détendues ce premier semestre : 60 % des PME interrogées considèrent que la situation de leur trésorerie est «normale ou aisée». C’est mieux qu’en novembre 2013, plus spécialement pour les entreprises de plus de 50 salariés. En particulier, les dirigeants estiment que accès aux crédits de trésorerie a été un peu plus aisé, d’après l’étude. Toutefois, les tensions demeurent fortes dans les secteurs de la construction et du tourisme. Pour les mois à venir, 12 % des dirigeants d’entreprises prévoient un assouplissement de la situation de trésorerie. Ils sont deux fois plus à pronostiquer un durcissement. Partant, les investissements ne devraient pas connaître de regain important en 2014. Pour cette année, 31 % des entreprises envisagent une baisse des dépenses d’investissement et 22 % une progression. Au total, la prévision générale est à une réduction des investissements, mais de moindre ampleur que celle de 2013. Ces situations contrastées entre les différents types d’entreprises et les secteurs trouvent leur prolongement dans les prévisions d’activité pour 2015 : 32 % des dirigeants anticipent une hausse de leur activité l’an prochain et 15 % craignent une baisse. 21 % des PME envisagent d’accroître leurs effectifs l’an prochain, et 11 %, de les réduire. Les prévisions les plus optimistes concernent les entreprises du B to B. Quant à celles qui œuvrent dans le secteur des services aux particuliers, le commerce, la réparation automobile et le tourisme, leurs prévisions sont tout juste positives. Autre variable, les anticipations de créations nettes d’emplois augmentent avec la taille des entreprises. Mais globalement, ce sont encore les PME innovantes et celles qui exportent qui sont les plus optimistes à court et à moyen terme.