Les PME s’attendent à un léger mieux en 2015
Après une année 2014 jugée meilleure que la précédente, les dirigeants de PME s’attendent à nouveau à une légère progression de leur activité cette d’année, d’après l’enquête de conjoncture de bpifrance. mais le secteur du bâtiment demeure exclu de cette tendance.
Une “modeste amélioration pour l’année 2015”. Telles sont les – prudentes – prévisions des dirigeants de PME, d’après l’enquête semestrielle de conjoncture de bpifrance, la banque publique d’investissements, menée en novembre dernier auprès de 29 000 entreprises et publiée le 14 janvier dernier. Cette “modeste amélioration” pour 2015, toutefois, n’est pas attendue également par toutes les PME. Si celles fortement exportatrices et celles qui œuvrent dans le secteur des services figurent parmi les plus confiantes, les petites entreprises dans la construction demeurent très pessimistes, marquées par la baisse de l’investissement immobilier des ménages depuis trois ans et celle de l’investissement public, en particulier celui des collectivités locales. En 2014, tous les indicateurs du secteur étaient au rouge. “Cette détérioration pèse sur les perspectives pour le début de l’année 2015 et laisse les PME de la construction en dehors du mouvement de redressement entrevu dans les autres secteurs”, analyse bpifrance dans son étude. Le redressement, d’ailleurs, reste timide. Globalement, c’est un simple maintien du niveau d’activité qui est anticipé, avec des perspectives plus optimistes dans l’industrie et les services.
De même, l’enquête de conjoncture prévoit un maintien des effectifs, mais avec des évolutions différentes selon les secteurs. La tendance devrait être positive dans l’industrie et les services, à l’équilibre dans le commerce et très négative dans la construction. Quant aux projets d’investissements pour 2015, “la prudence prévaut”, note bpifrance, pour qui, “la principale cause de cette grande prudence en matière d’investissement reste l’atonie de la demande, qui se traduit par une sous-utilisation des capacités de production dans la quasi-totalité des branches”.
Les effets du CICE perceptibles en 2014 ? Prudence, donc, dans les prévisions de 2015, suite à une année 2014 jugée meilleure que 2013 par les dirigeants des PME, mais dont le second semestre s’est révélé décevant par rapport aux attentes. Car, durant cette période, la demande adressée aux petites et moyennes entreprises s’est érodée : les carnets de commandes dans l’industrie se sont retrouvés au même niveau que la fin 2013. Et au total, pour l’année passée, les dirigeants de PME ont annoncé un chiffre d’affaires qui s’est «effrité», mais un peu moins qu’en 2013. Cette atténuation de la chute s’explique par les performances des PME exportatrices et innovantes, d’après bpifrance. Les exportatrices en particulier, dont l’activité avait stagné en 2013, ont déclaré une progression de leur chiffre d’affaires en 2014. Et celles qui réalisent plus du quart de leur activité à l’international sont particulièrement concernées. En terme sectoriel, les évolutions de 2014 ont été plus favorables dans le secteur de l’industrie et des transports qui ont connu un redressement. Tous secteurs cumulés, les effectifs ont été maintenus dans les PME, malgré l’atonie de l’activité. “Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) aura sans doute soutenu le rythme des embauches”, analyse bpifrance. Les secteurs du commerce, du tourisme et des services, notamment, auraient particulièrement bénéficié de cette tendance. Quant à la trésorerie des entreprises, la situation est jugée moins tendue qu’une année auparavant, tout particulièrement dans les secteurs du tourisme, du commerce, des services et des transports “qui pourraient avoir bénéficié des premiers effets du CICE”, estime bpifrance. Toutefois, la situation de la trésorerie des PME fin 2014 reste “équivalente” à celle de fin 2009. Et l’investissement, lui, aurait continué à reculer en 2014, en particulier dans le secteur du bâtiment.