Les pépites régionales s'envolent pour Las Vegas
Un peu moins d'une dizaine de start-ups participant au CES 2018 à Las Vegas se sont donné rendez-vous à EuraTechnologies, mercredi 20 décembre, pour discuter coaching et déroulé du salon.
La 51e édition du CES à Las Vegas, aux États-Unis, accueillera du 9 au 12 janvier la délégation française. Avec 320 entreprises et start-ups, la France est la deuxième plus grande délégation après celle du pays hôte de l’événement. Cette année, le rendez-vous dédié à l’innovation se déroulera sous la thématique «La ville intelligente» avec près de 180 000 visiteurs attendus. Près de neuf start-ups représenteront le stand Hauts-de-France Euratechnologies. Une vingtaine a été suivie par le pôle d’excellence et d’innovation lillois, missionné à l’occasion par la Région. Celle-ci finance à 50% le voyage et le stand. Cette année, au vu de l’importante délégation française, l’espace région sur l’Eureka Park disposera d’une adresse fixe. «Des soirées networking francophones seront organisées au French Village», explique Mongi Zidi, président de la French Tech régionale.
Une préparation en amont
Euratechnologies a organisé un suivi sous la forme de séminaires et ateliers dans le but de former les start-ups au CES. «Cela nous permet de nous acclimater aux codes du marché américain», explique Matthieu Levivier, COO (Chief Operating Officer, directeur de l’exploitation, ndlr) de Citymagine, start-up spécialisée dans la maintenance prédictive d’infrastructures urbaines et routière. À raison de «six journées réparties en un mois», une vingtaine de start-ups, dont les neuf représentants de la Région, accompagnées par le pôle d’excellence ont eu accès à ce programme. «Le coaching se fait autant autour du calendrier, que sur la partie client et médias». Mandatés par la Région, les coachs et consultants organisent une préparation accélérée au CES pour aider les entreprises à se démarquer parmi plus de 3 800 exposants. «On travaille pour que ces boîtes soient à l’aise sur leur discours», explique Sébastien Côte, coach CES depuis quatre ans. Pour lui, la formation s’articule en trois axes principaux : le discours stand, les relations presse et le pitch pour les investisseurs. «L’objectif business est l’entretien avec les prospects visés». Par ailleurs, EuraTechnologies mise sur les start-up ayant déjà participé pour bénéficié de leur retour sur expérience. Parmi les start-ups suivies, certaines seront présentes sur des stands partenaires comme Jagger & Lewis, entreprise d’EuraTechologies qui s’envolera à Las Vegas avec Business France. La société propose un collier connecté pour reconnaître et détecter des comportements anormaux chez les chiens. Justine Jungelson, associée, participe pour la seconde fois au salon. «C’est l’endroit idéal pour faire du business. Les produits sont légitimés puisqu’il y a une sélection», souligne-t-elle. L’année dernière, Jagger & Lewis a bénéficié d’une couverture médiatique importante avec une cinquantaine d’articles publiés. «On avait un objectif de notoriété, cette année on cherche les investisseurs et les distributeurs».
«L’objectif business est l’entretien avec les prospects visés»
Chercher notoriété et investisseurs
Pour la majorité des start-ups régionales, le CES constitue un formidable levier en terme de visibilité. Pour Matthieu Levivier, le salon «permet d’accélérer la signature de clients français et d’identifier le marché américain». Citymagine propose une solution basée sur l’analyse d’images 360°, traitée par l’intelligence artificielle. «Cela permet au technicien de cibler les priorités, de chiffrer et de prévenir l’exécution». Son objectif ? Signer des prospects notamment sur la conformité de la voirie, la propreté ou encore la maintenance de l’éclairage public. Xavier Lucron, représentant de Zocus, un objet connecté pensé comme un coach de travail, ambitionne quant à lui de renforcer ses contacts en Europe et de toucher le marché américain en janvier 2019. Même son de cloche pour Parkki, solution gestionnaire de parking via des capteurs physiques : «nous voulons tester le marché américain d’ici un an et demi», indique Pierre-Julien Harbonnier, CEO. Pour d’autres entreprises, le CES est l’occasion de présenter un nouveau produit. Havr prévoit notamment de dévoiler au public sa serrure connectée à ouverture lumineuse. Enfin, certaines start-ups comme Orbisight, concepteur d’une plateforme streaming de diffusion en temps réel, voit dans ce rassemblement une opportunité de capter clients et investisseurs en vue d’une levée de fonds prévue «en mars-avril».
Conseiller via le retour d’expérience
En complément des séances de coaching, les entreprises bénéficient du retour d’expérience d’autres membres de la délégation. Yvan Gravier, directeur général de Xee, une solution de boîtier connecté, applications et plateforme de mise en relation pour les automobilistes, est revenu sur plusieurs pièges à éviter. Il participe pour la troisième fois au CES. «Je vous conseille de vous donner un objectif précis» souligne-t-il. «Beaucoup de français viennent en groupe organisés par des entreprises de conseil. Prenez rendez-vous avec celles-ci pour que les délégations viennent à vos stands.»
Encadré :
Les neufs pépites du stand Hauts-de-France
- Citymagine : Technologie de maintenance prédictive à l’aide d’images 360° et d’analyse via l’intelligence artificielle.
- Zocus : Objet connecté pour lutter contre le burn-out au travail.
- Orbisight : Plateforme streaming live qui permet diffuser en temps réel des événements et panorama.
- Parkki : Capteur physique posé sur les parkings.
- Havr : Clé dématérialisée et connectée à ouverture lumineuse.
- Blue Whale Company : Objets connectés pour contrôler la consommation d’eau.
- Cutii : Robot compagnon intelligent pour les personnes âgées.
- Hostabee : Objet connecté recueillant des données sur la vie des abeilles dans les ruches.
- Ubikey :Solution technologique pour le travail collaboratif