Les ministres des Finances de l'Apec veulent une croissance "durable"
Les pays de l'Asie-Pacifique ont réaffirmé leur volonté de stimuler leur croissance économique tout en cherchant à réduire des inégalités et à protéger l'environnement, a déclaré lundi la...
Les pays de l'Asie-Pacifique ont réaffirmé leur volonté de stimuler leur croissance économique tout en cherchant à réduire des inégalités et à protéger l'environnement, a déclaré lundi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen.
"Nous devons continuer à améliorer nos perspectives économiques à long terme en encourageant la formation de la main-d'œuvre, l'innovation et les investissements dans les infrastructures, de manière durable et en réduisant les inégalités", a-t-elle résumé après une journée de réunions entre les ministres des Finances de la région.
Les 21 membres de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec) sont réunis à San Francisco pour leur sommet annuel, qui dure jusqu'à samedi.
Après plusieurs années consacrées à la reprise post-pandémie, 2023 a été une "année charnière" pour l'Apec, a noté Janet Yellen, car elle a permis aux gouvernements de se reconcentrer sur "l'avancement des réformes budgétaires pour construire nos économies sur le long terme".
Mais le développement économique ne peut être dissocié de la nécessité immédiate de sevrer l'humanité des sources d'énergie qui réchauffent la planète, a insisté la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden, soulignant que les pays les moins riches avaient besoin d'aide pour franchir le pas.
Les discussions ont donc porté notamment sur "la manière de financer des transitions énergétiques efficaces et effectives tout en soutenant les individus et les communautés les plus vulnérables".
La dirigeant a cité en exemple les "Partenariat pour une transition énergétique juste" (JETP) mis en place au Vietnam et en Indonésie.
Ces accords définissent des conditions pour que des pays riches s'engagent à aider financièrement la transition énergétique des pays en développement.
Le JETP pour l’Indonésie, la première économie d'Asie du sud-est, a ainsi été dévoilé l’an passé. Il prévoit un financement public et privé jusqu'à 20 milliards de dollars en échange du plafonnement des émissions du secteur de l'électricité d’ici 2030 et de l'atteinte du niveau zéro d'émission en 2050.
Sur la bonne voie
Selon Janet Yellen, les économies de l'Apec "reconnaissent le potentiel de la stratégie (des Etats-Unis) et poursuivent des politiques similaires" à l'"Inflation Reduction Act" (IRA), le grand plan climat de Joe Biden, qui prévoit 370 milliards de dollars d'investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Le président américain, déjà en campagne pour sa réélection dans un an, arrive mardi à San Francisco. Il doit rencontrer son homologue chinois Xi Jinping mercredi pour leur première réunion en personne depuis un an.
Les efforts pour établir une relation économique stable entre les Etats-Unis et la Chine sont "sur la bonne voie", a assuré Janet Yellen.
La ministre a cité d'autres priorités pour les membres de l'Apec, comme le développement responsable des actifs numériques et la nécessité de règlementer les cryptomonnaies.
Elle s'est aussi étendue sur les marchés volontaires des crédits carbone et la "manière dont les autorités peuvent contribuer à améliorer leur intégrité".
Les crédits carbone, qui permettent aux entreprises de compenser leurs émissions de CO2 et de promouvoir des vols aériens et toutes sortes de produits comme "neutres en carbone", sont de plus en plus décriés.
"L'absence de normes, de régulations et de rigueur sur le marché volontaire des crédits carbone est très inquiétante" et ceux-ci ne doivent pas "miner les efforts réels de réduction des émissions", avait déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors de la 27e conférence de l'ONU-Climat l'année dernière.
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