Les migrants sont une réponse au manque de main-d'oeuvre, défend la cheffe de l'OIM

Que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, l'arrivée de migrants est une réponse au manque criant de main-d'oeuvre, qualifiée ou non, a plaidé lundi la nouvelle cheffe de l'agence...

 © Alexandre GROSBOIS
© Alexandre GROSBOIS

Que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, l'arrivée de migrants est une réponse au manque criant de main-d'oeuvre, qualifiée ou non, a plaidé lundi la nouvelle cheffe de l'agence de l'ONU pour les migrations, Amy Pope.

Mme Pope, qui a pris ses fonctions à la tête de l'Organisation internationale pour les migrations le 1er octobre, compte notamment s'appuyer sur le secteur privé -qui dans des dizaines de pays assure manquer de main-d'oeuvre- pour changer l'image négative dont souffrent souvent les migrants.

"Les preuves que la migration profite réellement aux économies sont incontestables", a affirmé lors d'un point de presse à Genève Mme Pope, première femme à diriger l'OIM.

En réponse aux messages anti-immigrants portés par de nombreux responsables politiques en Amérique ou en Europe, elle a estimé que l'immigration, au contraire, favorisait l'innovation, fournissait de la main-d'œuvre, et participait à la revitalisation de communautés vieillissantes.

Elle n'a pas voulu répondre directement à Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, qui a vivement critiqué samedi le soutien de l'Allemagne à des ONG secourant des migrants en Méditerranée.

"Je m'abstiendrai d'entrer en conflit direct avec Elon Musk", a esquivé Mme Pope, tout en rappelant qu'on parlait de milliers d'êtres humains qui risquent leur vie chaque année.

Elle a souligné que dans le domaine technologique, secteur où M. Musk a largement investi (Tesla, Twitter...), "il existe un besoin criant d'idées neuves pour avoir durablement de la main-d'oeuvre", et que les migrations étaient le "moyen le plus évident" pour y répondre.

Dans ce contexte, elle a souligné la nécessité d'"investir dans la formation professionnelle", afin de mettre en adéquation l'offre et la demande sur le marché du travail, notamment en s'appuyant sur les collectes de données.

Un outil également très utile face au "défi" du changement climatique, qui risque d'entraîner des déplacements importants de population. Ces données permettront de stabiliser les communautés menacées ou de les préparer à un avenir ailleurs par le biais d'une formation adaptée, a-t-elle souligné.

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