Réindustrialisation
Les métiers de l'industrie veulent séduire les jeunes
Une conférence « S'orienter vers l'industrie : la jeunesse, atout de la réindustrialisation nationale » a eu lieu à la Cité de la musique et de la danse à Soissons. L'occasion de rappeler que l'industrie recrute et qu'elle a besoin des jeunes auxquels elle souhaite faire connaître ses métiers et en changer l'image. La réussite de la réindustrialisation du territoire engagée dans le programme Territoires d'Industrie passera par eux.
L'industrie a besoin de bras et souhaite attirer les jeunes en particulier. C'est vrai à l'échelle du pays comme à l'échelle du PETR du Soissonnais-Valois qui regroupe quatre intercommunalités engagées dans le programme Territoires d'Industrie. « L'industrie est le secteur d'activité qui génère le plus d'emplois directs, indirects et induits, et le plus de valeur ajoutée, note Alain Crémont, président de GrandSoissons. Une étude demandée à la banque de France indique que sur ce bassin de vie du PETR, l'industrie représente en 2019 17% des établissements, 34% des emplois et 43% de la valeur ajoutée produite. En 2022, nous sommes toujours sur le même nombre d'entreprises qui représentent 36% des emplois et 53% de la valeur ajoutée produite. L'industrie contribue à la moitié de la richesse produite et à plus d'un tiers des emplois sur le territoire. »
Convaincre les jeunes et... leurs parents
Une façon
de dire que s'engager dans une reconquête industrielle du territoire possède de nombreux atouts. À
condition de convaincre les jeunes du secteur de se former aux
métiers industriels. Ces derniers souffrent d'une mauvaise image
persistante, pas forcément en phase avec la réalité d'aujourd'hui.
« Il nous faut changer l'image de l'industrie auprès des
jeunes et des parents, confirme Alain Crémont. Il est nécessaire
que les entreprises adoptent une posture plus attrayante à travers
les réseaux sociaux, le sponsoring, ou en établissant des ponts
avec les seniors pour favoriser la transmission. »
Pourtant, l'industrie n'est plus un secteur « sale, polluant, qui paie mal » comme le rappelle Dominique Haraut, proviseur du lycée Léonard de Vinci de Soissons, qui forme des jeunes aux métiers de l'usinage, de la maintenance industrielle ou encore à l'électrotechnique. « Nous disposons grâce à la région Hauts-de-France de machines dernier cri qui font envie à certaines entreprises et ce qu'il faut faire pour séduire, c'est comme nous le faisons, d'amener les jeunes, les collégiens et leurs parents à venir voir ces machines, découvrir, éveiller la curiosité pour ces métiers, témoigne le proviseur. Nous agissons aussi envers les professeurs de 3ème pour qu'ils sachent ce que sont ces métiers et qu'ils puissent en parler à leurs élèves. »
Il est
rappelé que ces emplois sont très recherchés actuellement et
qu'un technicien de maintenance peut débuter après avoir suivi un
BTS (deux ans après le bac) à 2 000 euros nets. « Nous avons
besoin de l'apport de la jeunesse, de sa créativité et son
inventivité pour que l'industrie en bénéficie, estime Sébastien
Martin, président d'Intercommunalités de France et président du
Grand Chalon (Saône-et-Loire), invité à cette conférence.
L'industrie de demain ne sera pas celle d'hier, avec des grandes
cheminées qui crachent des fumées noires. »
Sébastien Martin salue par ailleurs un territoire, celui du Soissonnais-Valois qui envoie un message positif à l'industrie, comme une intercommunalité sur deux engagée en France selon lui, dans le programme Territoires d'Industrie. « Vous avez un territoire qui a gardé une culture industrielle forte et vous envoyez le message que vous y croyez, que vous avez envie d'industrie et de produire ici avec une électricité décarbonée et selon des normes strictes, dit-il. C'est un message à envoyer aux jeunes, il vaut mieux produire ici que d'importer des produits venant de l'autre bout du monde, c'est moins polluant et la valeur se crée ici ».