Les Marches-de-l’Oise prêtes à passer la vitesse supérieure
Les dernières rencontres d’entreprises initiées par CMD, société gestionnaire du parc industriel, ont permis d’aborder les différents travaux d’aménagement menés par la CAC, partenaire et propriétaire, en vue d’une prochaine extension du site. Un parc en plein essor, qui veut séduire de nouveaux porteurs de projet.
Depuis son arrivée, voici bientôt deux ans, à la tête du parc industriel des Marchesde- l’Oise à Creil-Montataire, Françoise Simon, la directrice générale de Creil- Montataire développement (CMD), ne ménage pas ses efforts pour dynamiser ce site placé en zone franche urbaine (ZFU). Fort d’une centaine d’entreprises et de 1 100 salariés, le parc s’étend sur 30 hectares en lieu et place des anciennes usines Chausson. S’il appartient à la Communauté de l’agglomération creilloise, sa gestion a été confiée à CMD : un tandem public/ privé qui fonctionne plutôt bien et a permis de relever le défi d’une réindustrialisation promise comme difficile. Une quinzaine d’années plus tard, le parc industriel des Marches-del’Oise – « Il faudra sans doute le rebaptiser, note au passage Françoise Simon. Il abrite une partie d’activités tertiaires qui n’est pas négligeable » – est constitué de 105 000 m² bâtis, loués pour la plupart (il y a cinq entreprises propriétaires), avec des superficies pouvant aller de 15 m² jusqu’au bâtiment d’industrie de 2 000 m². Les activités sont extrêmement variées : laboratoire de recherche, tôlerie, expertise comptable, logistique et transports, communication etc.
Une première extension
Initiatrice des rencontres des entreprises des Marches-de-l’Oise destinées à créer une synergie entre les entreprises du parc, Françoise Simon a placé la troisième édition du genre sous le thème des projets de valorisation du site. A commencer par les travaux de la voie nouvelle entrepris par la communauté de l’agglomération creilloise dans le cadre de la rénovation urbaine. Ils permettront de redessiner l’actuelle bretelle d’accès à la D200 et de désenclaver le site industriel pour le réinsérer dans la ville. « Les travaux avancent bien à l’arrière du site, les terrassements sont déjà faits derrière le bâtiment Varsovie. Cette nouvelle voie aura pour effet de fluidifier une circulation rendue difficile aux heures de pointe et de desservir les lots dits de la Tête-de- Canard sans être obligé de passer par le poste de garde », précise la responsable.
La Tête-de-Canard, c’est cet îlot excentré qui devrait accueillir d’ici 2014-2015 de toutes nouvelles entreprises sur une superficie de 19 000 m² dans un premier temps. Car à l’intérieur, le long de la voie nouvelle, pas moins de 25 000 m² présentent un potentiel constructible. Pour Françoise Simon, tous ces travaux entrepris dans le cadre de la rénovation urbaine vont apporter un plus indéniable qu’elle s’attache à mettre en valeur auprès des porteurs de projet : « Le visage de l’agglo va changer avec l’écoquartier, un environnement urbain recomposé et plus vert, des pistes cyclables et des voies piétonnes. La qualité de vie d’un quartier pèse aussi dans la décision d’une entreprise qui souhaite s’installer, sans oublier l’arrivée du TGV en 2020 », assuret- elle. Pour le moment, les Marches-de-l’Oise, à l’instar des 99 autres ZFU françaises, conservent leur statut particulier de zone franche urbaine, avec ce dispositif particulièrement attractif d’exonérations fiscales et sociales d’une durée de cinq ans après installation. Menacées de disparition en 2011, les ZFU ont été finalement prolongées jusqu’au 31 décembre 2014, sous la pression de lobbies efficaces.
Des locaux clés en main
Mais depuis janvier 2012, ce statut est devenu plus contraignant pour l’employeur ZFU puisque celui-ci se doit désormais d’employer non plus un tiers, mais la moitié de ses salariés résidant dans les quartiers placés en ZUS (zones urbaines sensibles). Une contrainte rappelée par Françoise Simon qui sait que les travaux d’extension du parc des Marches-de-l’Oise coïncideront peu ou prou avec cette échéance légale… « La ZFU n’est pas l’élément premier pour décider une entreprise à s’installer chez nous », argue-t-elle. Et comme gouverner, c’est prévoir, la directrice générale de CMD anticipe ce changement de statut. Avec des compteurs remis à zéro, il ne va plus falloir miser sur ce particularisme fiscal mais bien sur la valeur intrinsèque du parc pour attirer les entreprises. L’idée de CMD, c’est de passer progressivement de l’investissement locatif à la vente de bâtiments livrés clés en main. Ce serait le cas pour la nouvelle zone de 19 000 m². Quant au reste du parc, le projet est à l’étude : « Il y a une certaine logique dans la vie d’une entreprise, livre Françoise Simon. Certaines d’entre elles sont arrivées il y a dix ans et veulent pérenniser leur installation. Quelques-unes ont manifesté le souhait de devenir propriétaires, nous y réfléchissons et, courant 2013, nous pourrons donner des chiffres plus précis. » Bien décidée à faire bouger les lignes depuis les premières Rencontres de l’entreprise en juin 2011, la dirigeante de CMD a proposé la création d’un club. « En arrivant, j’ai été très surprise de constater que les entrepreneurs ne se connaissaient pas ou très peu. L’idée est d’échanger, créer des synergies, évoquer des problématiques qui peuvent être communes, faire des achats groupés… » Les entrepreneurs présents lors de cette dernière édition se sont révélés enthousiasmés par le projet. Le site internet du site va également faire peau neuve – « nous voulons le rendre plus vivant » – et l’idée d’une newsletter fait doucement son chemin. Les Marches-del’Oise soignent leur image et sont prêtes à passer la vitesse supérieure.