Les manufacturiers de MADEiN Grand Est veulent l’IGP européenne

Les manufacturiers de l’ameublement, labellisés IG (Indication géographique) Siège de Liffol, du groupement d’entreprises MADEiN Grand Est entendent aujourd’hui obtenir l’IGP (Indication géographique reconnue) au niveau de l’Union européenne. Une nécessité pour ces professionnels, histoire de faire perdurer les savoir-faire régionaux et maintenir l’emploi local face à une concurrence internationale agressive.

© : MADEiN Grand Est
© : MADEiN Grand Est

Ils veulent l’Europe ! Du moins l’IGP (Indication géographique reconnue) de l’Union européenne pour leurs produits manufacturés dans le domaine de l’ameublement, de l’aménagement de la décoration. Depuis que la France a pris la présidence de l’Union européenne début janvier, le groupement des manufacturiers et d’entreprises, labellisé IG Siège de Liffol (depuis décembre 2016), MADEiN Grand Est (anciennement le Plab, pôle lorrain de l’ameublement bois créé en 1992) interpelle Emmanuel Macron, le président de la République pour obtenir cette reconnaissance européenne ouverte à d’autres produits, alimentaires notamment (à l’image du Jambon de Bayonne ou le Riz de Camargue) mais non aux produits manufacturés de l’ameublement. «Pour survivre à cette crise mondiale, pour affronter une concurrence étrangère agressive, traverser les pénuries de matières premières qui sont vitales à nos métiers, nous devons accéder à une reconnaissance au niveau de l’Union européenne puis par la suite sur le plan international», assure Anne Thireau-Gérard, présidente de MADEiN Grand Est et dirigeante de Pierre Counot Blandin, l’une des sept entreprises de la région labellisées Siège de Liffol avec l’Atelier Club Spirit, Henryot & Cie, Jean-Pierre Besse, Souchet, Néo Sièges et Söfart. «Cette IGP européenne est une clé indispensable à la pérennité des manufactures du siège de la région.»


Appel à Emmanuel Macron

D’après MADEiN Grand Est, elle permettrait de : protéger et pérenniser les savoir-faire locaux et les patrimoines historiques et écologiques, garantir l’authenticité du produit labellisé et faire face aux contrefaçons, sauvegarder des emplois locaux et la continuité des formations, améliorer l’information destinée au consommateur, favoriser une gestion durable des ressources et le développement de techniques de conception écologiques. «Nous lançons un véritable appel à Emmanuel Macron afin d’accélérer ce processus dans ce contexte de crise si particulier, véritable enjeu de croissance internationale pour nos entreprises.» Aujourd’hui, les entreprises labellisées IG Siège de Liffol réalisent plus de 70 % de leur chiffre d’affaires à l’étranger «là où l’IG n’a aucune reconnaissance officielle.» L’obtention de l’IGP européenne devrait permettre «d’assurer un avenir aux habitants de la région en préservant des emplois aujourd’hui menacés.» 150 emplois sont (encore) préservés dans la zone géographique (Vosges, Meurthe-et-Moselle et Meuse notamment) du Siège de Liffol situé en territoire rural. Au total, le groupement MADEiN Grand Est représente 5 200 salariés sur le territoire régional. 64 % de ces entreprises sont des TPE, 33 % des PME et 3 % des ETI (Entreprise de taille intermédiaire).